Des mortiers d’artifice ont été utilisés contre les forces de l’ordre lors des heurts liés à la mort de Nahel. La police a saisi 1,5 tonne de ces engins en Ile-de-France depuis le début des violences urbaines.
Détournés de leur usage premier, les mortiers d’artifice ont été utilisés en quantité ces derniers jours, lors des heurts qui ont suivi la mort de Nahel, tué par un policier à Nanterre (Hauts-de-Seine). D’après une source policière, 1,5 tonne de ces engins pyrotechniques a été saisie en région parisienne depuis le début des tensions.
Les enquêteurs ont mis la main sur ces mortiers d’artifice lors d’une opération organisée du 28 juin au 5 juillet, selon une information d’Europe 1, confirmée par Quotidien Libre. En parallèle, 54.000 de ces engins ont été saisis à Besançon, dans le Doubs, et 11 personnes ont été interpellées.
Le gérant d’une boutique d’Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, a été verbalisé pour défaut de registre de vente et doit comparaître en audition libre pour complicité par fourniture de moyens pyrotechniques en vue de commettre des dégradations. 10 cartons de pétard lui ont été confisqués, soit 492 kg de stock en tout.
Mardi 4 juillet, à Paris, les policiers se sont également emparés de 408 kg de mortiers. Les forces de l’ordre avaient été informées d’une vente via l’application Telegram et ont pu interpeller trois individus dans le 18e arrondissement de la capitale.
#StopMortiers 🧨❌ | Saisie impressionnante par les policiers à #Paris18, Porte de Clignancourt ↩️
— Préfecture de Police (@prefpolice) July 4, 2023
➡️ 300 kilogrammes de mortiers d'artifices découverts dans le coffre d’un vehicule
✅ 3 interpellations
⛔️ les contrôles continuent pic.twitter.com/hG69QRhg2H
L’aide de la douane allemande
A quelques kilomètres de là, à Bezons, dans le Val d’Oise, un ravitailleur en artifices a été condamné à un an de prison ferme. Dans la nuit du 29 au 30 juin, dans cette même ville, une vingtaine d’individus avaient été filmés grâce à la vidéosurveillance, alors qu’ils s’approvisionnaient en mortiers à proximité d’un véhicule qui a pu être retrouvé grâce aux images.
La saisie réalisée à Besançon concernait une épicerie qui n’avait pas respecté l’arrêté préfectoral interdisant la vente de mortiers d’artifice. L’ensemble du stock a été confisqué et seule une décision de la préfecture pourrait permettre au commerçant de récupérer son bien.
Un bureau de tabac bisontin a lui aussi enfreint l’arrêté et reçu la visite de la police. Les forces de l’ordre ont récupéré 24 mortiers d’artifice de catégorie F2, 88 fusées de catégorie F2, plusieurs centaines de boîtes de pétards et des fumigènes au sein de cet établissement.
Enfin, mardi, à proximité de la frontière polonaise, la douane allemande a intercepté 500 kg d’articles pyrotechniques sur l’autoroute. D’après des sources policières, le conducteur du véhicule, français, a confirmé que ces engins devaient être livrés en France.