Le Salon International de l’Agriculture s’apprête à célébrer son 60e anniversaire avec une édition spéciale, mettant en lumière six décennies de passion, d’innovations et de rencontres au cœur d’un monde agricole essoufflé, voire oublié.
Depuis sa création en 1964, le Salon International de l’Agriculture (SIA) a évolué de manière remarquable, s’adaptant aux changements de la société et des attentes des Français. En conservant son caractère authentique, ce salon est devenu une institution nationale, reflétant la richesse des savoir-faire agricoles français.
Cette 60e édition ne se contente plus de regarder en arrière. Elle met en lumière les avancées technologiques qui soutiennent les procédés agricoles respectueux de l’environnement. Des démonstrations de pratiques agroécologiques et des solutions agritech vont souligner l’importance de concilier tradition et innovation pour relever les défis de demain.
Le thème de cette saison souligne l’importance des échanges entre toutes les parties prenantes de l’agriculture. Des cultivateurs aux consommateurs, en passant par les éleveurs, responsables de filières et distributeurs, tous contribuent à façonner un secteur plus durable et résilient. Les produits du terroir sont aussi mis à l’honneur, soulignant la richesse de la production agricole française et internationale.
« Oreillette », égérie engagée
« Oreillette », une vache normande de cinq ans élevée dans l’Orne, devient l’égérie du Salon. Son éleveur, François Foucault, met en évidence l’importance de préserver les ressources et de promouvoir des pratiques durables. « Oreillette », dont le lait est transformé en Camembert de Normandie et Pont-l’Évêque AOP, incarne les valeurs de l’évènement.
Arnaud Rousseau (FNSEA) absent du grand débat
Comme à chaque édition, le salon accueille des personnalités politiques, y compris Emmanuel Macron et le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau. Plus de 100 rendez-vous protocolaires sont prévus, renforçant ainsi le rôle du SIA comme lieu de rencontres privilégié pour les décideurs.
Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a annoncé qu’il refuse de participer à un grand débat avec le président de la République samedi, en présence des Soulèvements de la Terre, ce collectif que le gouvernement avait initialement envisagé de dissoudre. Qualifiant cette invitation de « provocation inacceptable pour les agriculteurs », Arnaud Rousseau a déclaré qu’il avait accepté de participer à un débat, mais qu’il ne prendrait pas part à une « mascarade » impliquant un groupe dont la dissolution avait été réclamée par le gouvernement lui-même.
Salon de l'agriculture: "Non je n'irai pas à ce grand débat" assure Arnaud Rousseau, président de la FNSEA pic.twitter.com/lv1AzKYVfN
— BFMTV (@BFMTV) February 23, 2024
Ce débat ouvert de deux heures est prévu avec l’ensemble des acteurs du monde agricole, visant à discuter de l’avenir de la filière. Malgré les tensions, plusieurs centaines de personnes, divers syndicats agricoles, distributeurs, industriels et ONG, sont attendues pour débattre d’enjeux décisifs tels que les revenus agricoles, la politique européenne et la transition du modèle agricole à la lumière des défis climatiques. Selon la FNSEA, le monde agricole traverse actuellement sa crise la plus grave des 30 dernières années, marquée par des blocages et une mobilisation nationale des agriculteurs, qui ont finalement levé le camp début février suite aux annonces gouvernementales d’un plan d’urgence de près de 400 millions d’euros.
À Paris, une opération escargot organisée
Ce vendredi, des agriculteurs se mobilisent dans la capitale. Vers 6h30, ce matin, une procession impressionnante de cinquante tracteurs, partis de Seine-et-Marne, a convergé vers le périphérique parisien depuis l’autoroute A4. Leur destination : la porte de Saint-Cloud, provoquant ainsi d’importants ralentissements sur le périphérique, avec plus de 40 km d’embouteillage recensés sur les routes franciliennes par Sytadin.
Cette manifestation s’inscrit dans une journée de mobilisation pré-Salon, où les agriculteurs veulent faire entendre leur voix :
C’est de montrer qu’on ne lâchera pas et de toute façon, tant que l’on n’est pas à Paris, le gouvernement n’a pas peur
déclare Maxence Wittmann, un des manifestants, lors d’une intervention au micro de BFMTV.
Les tracteurs ont pris position sur la place de Saint-Cloud depuis 8h30. À partir de 10 heures, ils défileront en direction du 7e arrondissement, où ils se stationneront à la mi-journée sur la place Vauban, à proximité des Invalides. La Coordination rurale, à l’origine de cette action, prévoit une rencontre ouverte de 14 heures à 17 heures, afin d’accueillir les citoyens, les élus et les journalistes, pour discuter de la dure réalité du travail agricole.