« Malgré l’inflation et un peu de morosité, les Français ont sacralisé la petite bulle de bonheur des vacances », et font de plus en plus appel au train pour leurs déplacement estivaux.
À l’approche des vacances, et après la période des ponts de mai, la SNCF s’attend à un nouvel été record, s’est réjoui lundi 5 juin le PDG de SNCF Voyageurs, Christophe Franichet.
« On a fait en 2022 un été record, avec plus de 23 millions de passagers sur les grandes lignes en France », a rappelé le patron de la compagnie. « Cette année on espère qu’on fera au moins aussi bien. Déjà, les ponts du printemps ont été aussi bons que l’an dernier. Et pour l’Ascension tous les trains étaient complets, s’est-il réjoui.
La SNCF avait refermé la parenthèse du Covid-19 l’an dernier avec 10% de voyageurs en plus par rapport à l’été 2019, déjà record. Christophe Fanichet juge d’ailleurs qu’il faut cesser les comparaisons avec l’avant-pandémie : « Maintenant, on est rentré dans des comportements post-crise, qui ont changé et sont en train de se stabiliser. »
Le télétravail est entré dans les mœurs, les voyages d’affaires ne redécollent pas et le loisir continue à progresser, remarque le dirigeant, dont le domaine comprend les trains de voyageurs, TGV, Intercités, TER et banlieue parisienne. « Le loisir est vraiment le moteur de notre croissance », a relevé Christophe Fanichet. « Les indicateurs sont positifs. Toute l’industrie du loisir et du tourisme dit la même chose. Le tourisme va bien ! »
« Malgré l’inflation et un peu de morosité, les Français ont sacralisé la petite bulle de bonheur des vacances », a-t-il remarqué, concédant que ces vacances pourront être plus courtes pour certains. « Et dans la sacralisation, le train fait partie des dépenses. »
Le côté écolo du chemin de fer commence à jouer à fond, « on voit de plus en plus de jeunes qui prennent le train », souligne-t-il. Et des professionnels du tourisme viennent le voir pour acheminer vertueusement leurs clients.
Après une période Covid où les Français se décidaient au dernier moment, place désormais à l’anticipation : à date, SNCF Voyageurs compte 20% de réservations en plus pour l’été, par rapport à l’année dernière. « Il reste plein de places », a rassuré Christophe Fanichet. Sauf, déjà, pour le pont du 14-Juillet.
Le PDG de SNCF Voyageurs est d’autant plus optimiste que la saison estivale va se poursuivre avec la Coupe du monde de rugby, en septembre et octobre, pour laquelle 2 millions de visiteurs sont attendus dont 600. 000 étrangers. « On a ouvert les ventes plus tôt que d’habitude », a-t-il souligné.
« Tous nos trains vont sortir et sont en train d’être préparés pour l’été », a assuré Christophe Fanichet. « Malgré les mouvements sociaux des dernières semaines, on a réussi à tenir nos trames de maintenance, à anticiper, à avoir les pièces qui permettent que toutes les climatisations soient complètement à jour et que le parc soit à 100% disponible. » Il attend évidemment l’arrivée des nouveaux TGV produits par Alstom, à partir de la fin 2024, pour augmenter la capacité de sa flotte.
Concernant le prix des billets, Christophe Fanichet a évoqué la « Carte avantage », la carte de réduction maison (et payante). « C’est le véhicule qui nous a permis de sortir du Covid, avec les prix plafond » à 39, 59 ou 79 euros selon la longueur du trajet. « C’est aussi notre bouclier tarifaire », insiste-t-il.
Quant aux TER, « la croissance est continue », avec une augmentation du nombre de voyageurs attendue de 15% (par rapport à 2022, après déjà une hausse de 15% entre 2019 et 2022). « Il y a une redécouverte ». Et puis il y a les politiques régionales », a-t-il salué. « Michelin vient d’éditer un guide pour découvrir l’Occitanie en train. On n’aurait jamais vu ça il y a cinq ans ! »
Christophe Fanichet a expliqué cet engouement pour les trains régionaux par la conscience écologique, des tarifs attractifs pour les jeunes, des efforts pour embarquer des vélos à bord comme en Bretagne, et bien sûr la hausse des prix de l’essence.
Pas de menace particulière de grève en vue, selon lui, même s’il peut y avoir ici ou là des sujets locaux ». « On y est bien sûr très attentifs », a-t-il assuré.