Le 8 juillet dernier, le petit Emile, âgé de 2 ans et demi, a disparu du domicile de ses grands-parents dans le hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence). Deux mois plus tard, l’enquête est désormais élargie à des motifs criminels.
Deux mois d’enquête, mais toujours aucune piste. Le 21 août dernier, l’affaire de la disparition du petit Emile, 2 ans et demi, a connu un nouveau tournant avec la requalification de l’enquête aux faits criminels «d’enlèvement» et «séquestration», après avoir été considérée au départ en tant que «disparition inquiétante». Aucune évolution n’est à l’origine de cette requalification, considérée comme «purement technique» et destinée à offrir «plus de souplesse» aux enquêteurs.
Depuis la disparition du garçonnet, dans le hameau alpin du Haut-Vernet, reste inexpliquée et les enquêteurs «continuent à exploiter des pistes». Mercredi 6 septembre, le procureur d’Aix-en Provence Jean-Luc Blachon a refusé de «parler des actes d’investigations en cours», mais a évoqué «une cellule d’investigation nationale très active» sur le dossier.
«Non, l’enquête n’est pas au point mort, on continue à exploiter des pistes», a-t-il assuré, indiquant toutefois n’avoir «rien de significatif à dire» sur l’affaire particulièrement sensible.
Un village entier plongé dans le flou
C’est dans l’après-midi du samedi 8 juillet dernier qu’Emile, un petit garçon de 2 ans et demi a été aperçu pour la dernière fois dans une ruelle du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), où il passait les vacances avec ses parents et ses grands-parents – originaires du hameau – dans la résidence secondaire de ces derniers.
Le jour de la disparition, ses parents, une famille catholique très croyante, habitant La Bouilladisse (Bouches-du-Rhône), n’étaient pas présents. Vers 18h, la gendarmerie avait été alertée et une enquête avait démarré le lendemain, dimanche 9 juillet, pour causes de disparition inquiétante. Dans le même élan avait été publié un appel à témoins, devenu viral en très peu de temps.
La commune passée au peigne fin
Ensuite, 97 hectares de champs, bois et terrains escarpés avaient été minutieusement inspectés par des enquêteurs et des militaires. La trentaine de maisons du hameau rattachés à la commune du Vernet avait aussi été fouillés, les habitants interrogés et leurs véhicules fouillés. Mais aucun élément ne permet de retrouver la trace du petit garçon.
Le 12 juillet le parquet de Digne avait annoncé le basculement de l’affaire vers une enquête préliminaire. Six jours plus tard, le 18 juillet, le tribunal d’Aix-en-Provence avait ouvert une information judiciaire en raison de «la complexité de l’affaire». Deux juges d’instruction avaient été saisis du dossier, toujours pour recherche des causes de disparition inquiétante.
Ce fut alors le début du travail d’analyse approfondi des données recueillies – soit 1.200 appels passés à la ligne téléphonique dédiée – et une masse considérable d’informations concernant la téléphonie de toutes les personnes dont le téléphone avait «borné» vers le Haut-Vernet le jour de la disparition d’Emile.
Les parents veulent garder espoir
Le 25 juillet, des équipes cynophiles spécialisées dans la détection de restes humains avaient été déployées au Vernet, appuyées par des drones.
De leur côté, les parents du petit Émile ne baissent pas les bras : «On imagine forcément le pire, mais on ne peut s’empêcher d’espérer», avaient-ils confié au magazine catholique Colomban. «Nous demandons à tous ceux qui veulent faire quelque chose pour nous de continuer à prier», a imploré le père du garçonnet.
Lors d’une interview accordée à Famille Chrétienne, le couple avait dénoncé un harcèlement médiatique à leur encontre depuis la disparition de leur enfant. «Certains témoignages malveillants dans la presse font preuve d’une ignorance crasse, à notre sujet et aussi sur mes parents», avait déploré la mère de famille.