Le Maroc n’a pas encore accepté l’aide de la France après le séisme qui a fait plus de 2.680 morts dans le sud du pays. Aucun des deux pays n’évoque un malaise, mais les tensions diplomatiques entre Rabat et Paris se font ressentir.
Trois jours après le terrible séisme qui a touché le sud du Maroc, Rabat a annoncé avoir accepté officiellement l’aide de quatre pays : l’Espagne, le Royaume-Uni, le Qatar et les Émirats arabes unis. D’aucuns s’étonnent de ne pas voir la France dans cette liste, alors-même qu’Emmanuel Macron a assuré que les secours Français seraient envoyés «à la seconde» où Rabat le demanderait.
Les autorités marocaines ont remercié dimanche les nombreux pays à avoir proposé leur aide, mais ont également fait savoir qu’elles souhaitaient adopter une «approche responsable» de la gestion de l’aide internationale.
Ainsi, Rabat n’a accepté que les offres qui correspondaient à un besoin précis sur le terrain, et pourrait solliciter d’autres pays plus tard, en fonction de l’évolution de la situation sur place.
Le gouvernement français souhaite aussi étouffer la polémique naissante. Invitée sur le plateau de BFMTV, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a déclaré : «C’est une mauvaise querelle, une querelle tout à fait déplacée», ajoutant que «le Maroc n’a refusé aucune aide, aucune proposition», et que le pays était «souverain».
Plusieurs conflits entre les deux capitales ?
Pourtant, l’absence des secours français sur le terrain interroge, et certains y voit le signe d’une dégradation des relations diplomatiques entre Paris et Rabat. En effet, depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir, les tensions entre les deux nations se sont multipliées. D’une part, en raison des tentatives de rapprochement du président français avec Alger, alors que le Maroc et l’Algérie ont rompu leurs relations diplomatiques en 2021.
Par ailleurs, le Maroc n’a plus d’ambassadeur à Paris depuis janvier dernier, sur fonds de conflit sur le dossier du Sahara occidental, où Rabat revendique sa souveraineté. La France ne s’est pas alignée sur les États-Unis, Israël ou encore l’Espagne, et ont reconnu la souveraineté du royaume de Mohammed VI au Sahara occidental.
D’autre part, la crise des visas, débutée en septembre 2021, a également refroidi les relations entre la France et le Maroc, Paris ayant décidé de réduire de moitié le nombre de permis d’entrée octroyés aux Marocains. Bien que le conflit ait été réglé en décembre dernier, lorsque Paris a mis fin à sa politique de restriction des visas, les relations ne semblent toujours pas au beau fixe avec Rabat.