Selon un sondage de l’institut CSA, 69 % des Français se sont dit favorables à l’instauration d’un blocus naval par les marines nationales des États concernés par la crise migratoire, dont la France, afin d’empêcher l’afflux de migrants en Méditerranée.
Alors que l’Île de Lampedusa, en Italie, fait face à un afflux massif de migrants, les Français se montrent de plus en plus exigeants quant à la gestion des flux migratoires. À cet effet, 69 % d’entre eux se sont dit favorables à l’instauration d’un blocus naval par les marines nationales des États concernés par la crise migratoire, dont la France, l’Italie, la Grèce et l’Espagne, selon un sondage CSA pour CNEWS en date de ce mercredi 20 septembre.
Face à la majorité, 30 % des interrogés ne se disent pas opposés à l’instauration de ce blocus, tandis qu’1 % de l’échantillon a choisi de ne pas se prononcer sur la question. Dans le cadre de ce sondage, les femmes se sont montrées légèrement plus exigeantes quant à l’instauration d’un blocus naval pour empêcher l’afflux des migrants : à 70 % contre 69 % chez les hommes. Le « oui » l’emporte par ailleurs dans toutes les classes d’âge, mais bien plus largement chez les plus âgés avec 73 % chez les 50 ans et plus contre 62 % chez les 25-34 ans.
Parmi les catégories socioprofessionnelles, l’idée d’instaurer un blocus naval par les marines nationales de la France, de l’Espagne, de la Grèce et de l’Italie a le plus de succès du côté des CSP- (71%). Les CSP+ (66 %) et Inactifs (70 %) sont eux aussi majoritairement favorables à cette idée.
Un clivage gauche-droite bien marqué
Au niveau de la proximité politique, les divergences sont encore plus marquées et le clivage gauche-droite est criant. En effet, les sondés de gauche ont majoritairement répondu « non » à la question « êtes-vous favorables à l’instauration d’un blocus naval par les marines nationales des États concernés pour empêcher l’afflux de migrants en Méditerranée ?».
Dans le détail, ce sont les sympathisants d’EELV qui sont les plus défavorables à cette idée avec 61 % de « non ». Ils sont suivis de la France insoumise (56 %). Du côté du Parti socialiste (PS), les résultats sont beaucoup plus mitigés et seulement 50 % des répondants ont répondu « non » à la question posée. Par ailleurs, la gauche radicale est majoritairement favorable (54 %) à l’instauration d’un blocus naval par les marines nationales des États concernés par la crise migratoire pour empêcher l’afflux de migrants en Méditerranée.
Au contraire, à droite, c’est le « oui » qui l’emporte dans toutes les familles politiques. La plus haute proportion de sondés estimant qu’il faut instaurer un blocus naval par les marines nationales des États concernés par la crise migratoire pour empêcher l’afflux de migrants en Méditerranée est à trouver chez les sympathisants du RN avec 92 % de « oui ». Ils sont suivis des électeurs de Reconquête (90 %) puis de ceux des LR (86 %).
Au centre, les sympathisants du parti présidentiel Renaissance sont également favorables à l’instauration d’un blocus naval par les marines nationales des États concernés par la crise migratoire pour empêcher l’afflux de migrants en Méditerranée.
Une arrivée des migrants en hausse
Entre lundi et mercredi derniers, environ 8.500 migrants sont arrivés à bord de 199 bateaux à Lampedusa, soit plus que l’ensemble de la population de cette île. Les images spectaculaires, ont fait réagir plusieurs responsables politiques de la droite. Une « submersion migratoire », a déploré dimanche Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, lors d’un rassemblement commun en Italie avec Matteo Salvini, le dirigeant de la Ligue, parti membre de la coalition gouvernementale italienne.
L’Italie a accueilli près de 130.000 personnes depuis janvier, soit environ deux fois plus que l’an dernier, sur la même période.
Interrogé sur l’accueil de ces migrants en France, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a estimé que l’hexagone « n’accueillera pas de migrants » venus de l’île italienne de Lampedusa. « En revanche, nous avons dit à nos amis italiens que nous étions prêts à les aider pour reconduire des personnes dans les pays avec qui nous avons de bonnes relations diplomatiques », a-t-il dit sur TF1, citant la Côte d’Ivoire et le Sénégal.
À noter également que même si le blocus n’est pas interdit en droit des conflits armés, il est considéré comme un acte présumé d’agression par la résolution du 14 décembre 1974 de l’Assemblée générale des Nations-Unies (NU) lorsqu’il n’est pas appliqué dans le cadre prévu par la Charte des NU (légitime défense ou autorisation du Conseil de sécurité). En d’autres termes, un blocus naval ne peut être mis en place qu’en cas de guerre, et par le pays attaqué.