Face à la montée des prix de l’énergie, de nombreuses boulangeries sont contraints de fermer, partout sur le territoire. Au Faouët, dans le Morbihan, la commune a perdu quatre boulangeries en dix ans dont deux cette année, obligeant l’unique établissement restant à augmenter ses prix pour amortir le surplus de production.
C est un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur : partout sur le territoire, des boulangeries se trouvent dans une grande difficulté financière face à l’augmentation des prix des matières premières et surtout de l’énergie. Malgré un coup de pouce de l’État, de nombreux établissements sont contraints de mettre la clé sous la porte, au détriment des consommateurs qui n’ont parfois plus d’autres solutions que de se tourner vers la grande distribution.
« Il n’y a plus que celle-là malheureusement », témoigne Omar, un habitant du Faouët, face à la seule boulangerie restante dans cette petite ville de 3.000 habitants. « C’est triste, on se dit qu’il n’y aura bientôt plus que de la grande distribution et c’est dommage, surtout que la baguette fait partie du patrimoine français. Je trouve que c’est vraiment idiot, on devrait aider les boulangers », déplore-t-il.
Une facture d’électricité multipliée par deux
Au Faouët, alors que quatre boulangeries ont fermé en dix ans, dont deux cette année, le seul établissement restant se trouve en grande difficulté pour gérer l’afflux supplémentaire de clients, qui nécessite une hausse de la production de 25% et l’embauche d’un autre boulanger, tout en s’acquittant d’une facture d’électricité qui a doublé.
« Ce n’est pas parce qu’il y a deux boulangeries qui ont fermé qu’on va gagner plus, au contraire, il faut acheter plus de matières premières et cela coûte plus cher parce que tous les prix augmentent. On va être obligé d’adapter nos prix pour pallier ces fermetures et pour payer l’augmentation d’électricité qu’on va avoir à partir de septembre », explique Céline Duneufgermain, boulangère au Faouët.
En coulisses, le maire du Faouët s’active pour trouver un nouvel artisan en promettant des aides financières, mais sans succès pour le moment. Si une dizaine de boulangeries ont fermé leurs portes dans le Morbihan depuis le début de l’année, au niveau national, leur nombre était en augmentation de 1% en 2022, après de fortes baisses les années précédentes.