Selon un sondage de l’institut CSA paru ce mercredi 18 octobre, 87% des Français sont favorables à l’expulsion des étrangers fichés S du territoire national.
Une expression quasi-unanime. Un sondage de l’institut CSA pour CNEWS révèle que 87% des Français sont favorables à ce que les fichés S étrangers soient expulsés du territoire français.
A titre informatif, les fichés S englobent les personnes « faisant l’objet de recherches pour prévenir de menaces graves » contre la sûreté de l’État.
Dans le détail, 89% des femmes et 85% des hommes interrogés ont répondu « oui » à la question « faut-il expulser les étrangers fichés S du territoire français ? ». Concernant l’âge des personnes sondées, 87% des Français âgés de moins de 35 ans sont favorables au renvoi des étrangers fichés S. Même proportion du côté des 50 ans et plus (87%). Les plus favorables à cette expulsion sont les Français ayant entre 50 et 64 ans (88%).
Du côté des catégories socioprofessionnelles, les CSP-, qui représentent les revenus les plus modestes, sont les plus nombreux à avoir répondu positivement à la question de l’institut CSA (92%). Sept points de plus que les inactifs et les CSP+ (85%).
La droite intransigeante, la gauche plus modérée
Si l’on se penche sur l’opinion politique des personnes sondées, on observe que l’expulsion des étrangers fichés S est souhaitée par l’ensemble des sympathisants de tout bord. Une différence est cependant notable à gauche. En effet, si les électeurs du Parti socialiste sont 80% favorables à un renvoi, ce chiffre est inférieur du côté des sympathisants de La France insoumise (74%), et de EELV (69%). A droite, tous les électeurs se montrent intransigeants, peu importe le parti. Que ce soit Reconquête (97%), Les Républicains (98%) et le Rassemblement national (100%).
En ce qui concerne la majorité, 79% des sympathisants de Renaissance sont pour l’expulsion des étrangers fichés S. Des chiffres qui se rapprochent de ceux des électeurs de gauche ayant répondu au sondage. La question des fichés S est redevenue prépondérante à la suite de l’attaque au couteau survenue à Arras le vendredi 13 octobre dernier, lors de laquelle Dominique Bernard, professeur de français, a été tué. En effet, le meurtrier présumé était en effet fiché S et surveillé pour sa radicalisation islamique.
Le gouvernement souhaite durcir sa politique sur ce sujet. Dans son projet de loi sur l’immigration le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin envisage notamment d’allonger la durée de placement en centre de rétention administrative « pour les fichés S ou personnes délinquantes » à 18 mois. L’opposition de droite se montre, quant à elle, plus ferme quant à cette question. Vendredi dernier, Marine Le Pen plaidait pour l’expulsion des individus fichés S, en réaction à la mort de l’enseignant à Arras.
La question de l’expulsion est cependant épineuse. En effet même sous le coup d’un arrêté d’expulsion, les personnes visées peuvent faire valoir leur cas devant le tribunal administratif. Il est impossible de renvoyer chez elle une personne qui risque la peine de mort ou la torture dans son pays d’origine. Et ce, quel que soit le risque qu’elle représente.
Sondage réalisé les 17 et 18 octobre par questionnaire auto-administré en ligne sur un échantillon national représentatif de 1.014 personnes âgées de plus de 18 ans.