Pour la plupart exemptés du service militaire en raison de leur étude de la Torah, les juifs ultra-orthodoxes d’Israël seraient plus de 2.500 à s’être portés volontaires pour rejoindre l’armée et participer à l’effort de guerre, depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre. Du jamais-vu dans l’histoire du pays.
En Israël, on les appelle les Haredims, les « craignant Dieu » en hébreu. Les juifs ultra-orthodoxes, très religieux, restent bien souvent éloignés des affaires civiles et militaires et sont même, pour la plupart, exemptés du service militaire, en raison de l’étude de la Torah, au centre de leur mode de vie.
Mais depuis l’attaque sanglante du Hamas en territoire israélien le 7 octobre, plus de 2.500 d’entre eux se seraient portés volontaires pour rejoindre l’armée et participer à l’effort de guerre. Une grande première dans l’histoire d’Israël. Jonathan en fait partie.
« Notre force réside dans notre unité »
Chemise blanche, pantalon noir, kippa de velours sur la tête, il arbore la tenue classique des juifs ultra-orthodoxes. Celui qui consacre sa vie à la religion n’avait jamais envisagé de s’enrôler dans l’armée, jusqu’au raid terroriste du Hamas. « J’ai réalisé que notre force réside dans notre unité. Et aujourd’hui, cette unité se reflète dans le fait que même ceux qui ne sont pas obligés de servir dans l’armée, qui sont, comme moi, tournés vers la religion, veulent désormais se battre sur tous les fronts ». Jonathan va donc rejoindre un camp militaire dès ce lundi.
Ram Moshe Ravad est à l’origine de cette opération de recrutement de juifs ultrareligieux. S’il est impossible de parler d’enrôlement massif, l’ancien rabbin en chef de l’armée de l’air israélienne voient, dans ces participations inédites à l’effort de guerre, un tournant. « Ce que je vois, c’est un véritable changement dans l’attitude et la volonté de la communauté orthodoxe de participer à l’effort de guerre. Pour la première fois, les orthodoxes commencent à comprendre qu’il est possible d’aider l’armée sans que cela porte préjudice à l’étude de la Torah ».
Le rabbin espère aussi que ce changement permettra de réconcilier deux sociétés qui, depuis des décennies, évoluent quasiment en parallèle : des ultra religieux d’un côté et des laïcs de l’autre.