En France, 210 enquêteurs spécialisés sont répartis dans les services de police judiciaire sur le territoire et sont chargés d’enquêter sur les délits « infra-terroristes ».
Plus de 64 enquêtes judiciaires ont été ouvertes pour des fausses alertes à la bombe depuis l’attentat d’Arras. Établissements scolaires, musées ou encore aéroports évacués… Ce type d’infractions connexes aux affaires de terrorisme se multiplie en France. C’est sans compter les apologies du terrorisme ou les menaces antisémites. Les groupes de lutte antiterroriste, les « GLAT » – placés sous l’autorité de la sous-direction antiterroristes (SDAT) de la direction nationale de la police judiciaire (DNPJ) – sont chargés de ces enquêtes. Des unités de policiers, peu connues du grand public, mais dont l’utilité ces derniers jours se révèle très précieuse.
Une saisine par jour en ce moment
Selon nos informations, ils sont 210 enquêteurs spécialisés répartis partout en France. Ils traitent les affaires dites « périphériques », c’est-à-dire celles en lien avec les phénomènes terroristes mais qui ne relèvent pas directement de cette qualification. Leur activité a explosé ces dernières semaines. Chaque groupe était d’ordinaire saisi d’une à deux enquêtes chaque mois par le parquet. Mais après l’attentat d’Arras, ce rythme est passé à une par jour, selon une source policière.
Il s’agit principalement d’affaires d’apologie du terrorisme ou de fausses alertes à la bombe. Des infractions conjoncturelles qui s’ajoutent à leurs affaires habituelles : judiciarisation des découvertes de téléphone dans les prisons, des disparitions inquiétantes laissant penser à un départ sur zone ou encore du non-respect des mesures de contrôle administratif pour les sortants de prison radicalisés.
Remontée d’infos à la SDAT et à la DGSI
« Ils sont spécialisés sur les signaux faibles, la menace de bas de spectre », poursuit un enquêteur. C’est justement ce niveau de menace qui est en ce moment regardé de très près car un individu peu radicalisé en apparence peut passer à l’acte très rapidement. Dès que ces enquêteurs locaux détectent un dossier considéré comme « sensible », ce dernier remonte alors à la SDAT ou à la DGSI. Mais cette fois-ci, sous la désignation terroriste.