Dans la nuit de lundi à mardi, une soixantaine d’étoiles de David ont été taguées au pochoir sur des murs du 14e arrondissement de Paris. Si Élisabeth Borne « condamne avec une fermeté absolue ces agissement ignobles », ces tags ont suscité de vives émotions auprès de la communauté juive et des habitants du quartier, partagés entre angoisse et colère.
Une soixantaine d’étoiles de David ont été taguées au pochoir sur des murs du 14e arrondissement de Paris, dans la nuit de lundi à mardi. D’autres tags antisémites ont été découverts à Saint-Ouen, Aubervilliers et à Petit-Quevilly près de Rouen. « Au nom du gouvernement, je condamne avec une fermeté absolue ces agissements ignobles », a déclaré ce mardi la Première ministre Elisabeth Borne à l’Assemblée nationale au cours des questions au gouvernement. « L’antisémitisme a de multiples visages, tous aussi insupportables », a-t-elle déclaré. La Ville de Paris a saisi ce mardi matin la Procureure de la République.
À Paris, dans le 14ᵉ arrondissement, ces tags ont suscité de vives émotions auprès de la communauté juive et des habitants du quartier.
Entre inquiétude et colère
Rue Rémy Dumoncel, en face de la plaque commémorant la mémoire de ce résistant déporté pour avoir caché des juifs durant la Seconde Guerre mondiale, cinq étoiles de David bleues tranchent sur un mur blanc.
Téléphone à la main, Gaël signale leurs présences à la police. Cet énième acte antisémite renforce l’inquiétude de cet habitant du quartier de confession juive. « Cela commence à faire peur. On se sent de plus en plus cernés par les résonances du conflit entre Israël et le Hamas. Ça peut être un début d’escalade par des signaux d’abord faibles qui vont monter pour, j’espère, ne pas devenir des affrontements de rue. La question peut se poser », s’inquiète-t-il.
Une inquiétude que ne partage pas Sacha. Les quatre étoiles bleues peintes au pochoir au pied de son immeuble déclenchent surtout la colère de ce chef d’entreprise. « Je ne le prends pas comme une insulte. Je dis : ‘c’est très bien, vous le prenez comme ça, vous nous affichez’. Oui, ici, des juifs habitent. Ils en sont fiers et ils sont parfaitement assimilés, ce sont des Français avant d’être des juifs », déplore Sacha. Pour lui, c’est une manière d’attiser la haine de façon très vicieuse, « comme une vague tache d’huile par terre ». « Et on espère qu’elle va devenir de plus en plus grande. Et ça se passe, parce qu’il y a des gens suffisamment idiots et incultes pour se rallier à cette cause en se disant : ce sont des assassins », conclut-il.
Sacha souhaite même que ces tags ne soient pas nettoyés : « Il faut que ceux qui ont fait ça comprennent bien qu’ils ne nous font pas peur », explique-t-il.