Les produits issus du cannabis deviennent de plus en plus «puissants» et diversifiés en Europe alors que des alliances entre organisations criminelles posent de nouveaux défis sécuritaires sur le continent, a mis en garde ce jeudi 16 novembre Europol.
Une mise en garde d’Europol. L’agence européenne de police criminelle a déclaré ce jeudi que les produits issus du cannabis sont de plus en plus «puissants et diversifiés» en Europe. Europol a également estimé que les organisations de trafiquants allaient représenter un défi de sécurité pour le vieux continent.
Générant des profits estimés à 11,4 milliards d’euros par an, le trafic de cannabis en Europe représente le plus important marché de la drogue sur le continent, dépassant celui de la cocaïne, selon un rapport conjoint de l’Europol et de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT). «Les dernières estimations montrent que 22,6 millions de personnes (dans l’UE) âgées de 15 à 64 ans ont consommé du cannabis au cours de l’année passée», a ajouté Europol dans son communiqué.
La culture de Cannabis impacte l’environnement
Les données les plus récentes révèlent également une «hausse importante de la puissance» du cannabis avec des taux beaucoup plus élevés de THC, sa substance psychoactive, a déclaré l’agence basée à La Haye. Elle a précisé que sa puissance moyenne a bondi de 57% entre 2010 et 2021 alors que celle de la résine a flambé de près de 200% pendant la même période, soulevant de «nouvelles inquiétudes sanitaires pour les consommateurs», note Europol.
Des gangs criminels impliqués dans le trafic de cannabis ont par ailleurs uni leurs forces pour «fournir des services allant de la production à la distribution», a indiqué l’agence. Les méthodes pour acheminer le cannabis se sont aussi diversifiées avec des trafiquants utilisant désormais drones, hélicoptères ou navires semi-submersibles sans pilote.
La culture illégale de cette plante a par ailleurs eu un impact environnemental en raison de l’utilisation «importante» d’eau et de produits chimiques polluants, selon Europol. Un site de culture en intérieur de 500 plants de cannabis consommerait ainsi entre «1,6 et 2 millions de litres d’eau par an», a calculé Europol, soit quasiment autant qu’un bassin de piscine olympique (2,5 millions de litres). «Une grande partie de l’électricité utilisée dans l’UE pour la culture de cannabis en intérieur est volée», a affirmé l’agence européenne.