Cinq mois après sa prise de fonction au ministère de l’Éducation nationale, Gabriel Attal doit annoncer ce mardi plusieurs mesures pour améliorer le niveau à l’école, au collège et au lycée. Une date qui coïncide avec la publication du rapport Pisa, dans lequel la France ne figure pas ces dernières années parmi les bons élèves.
Gabriel Attal doit rendre sa copie ce mardi 5 décembre, lors d’une conférence de presse organisée dans un collège du 19e arrondissement de Paris. Le ministre de l’Éducation nationale doit dévoiler ses «mesures fortes» pour relever le niveau des élèves.
Après de nombreuses consultations d’acteurs du monde de l’Éducation, Gabriel Attal a élaboré une «stratégie» pour rehausser le niveau des élèves, avec une «priorité donnée au français et aux mathématiques».
Depuis plusieurs mois, le ministre à égrainé certaines pistes dans les médias. Il a notamment affirmé qu’il fallait revoir «la question taboue du redoublement». «Un élève qui rentre en 6e sans savoir lire ou compter, c’est quasiment de la maltraitance», avait-il notamment déclaré au congrès de l’Association des maires de France le 22 novembre dernier.
Gabriel Attal avait également évoqué la possibilité de créer des groupes de niveaux au collège pour l’enseignement du français et des mathématiques. Depuis la rentrée 2023, une heure par semaine est consacrée au soutien ou à l’approfondissement, en fonction des compétences acquises, en français ou en maths, a été mise en place pour les élèves de 6e. Un système qui pourrait être étendu.
Le ministre a également évoqué une possible labellisation des manuels scolaires qui font preuve d’efficacité, et des mesures sur les programmes.
La France à la traîne
Les consultations menées par le ministère dans le cadre de cette mission «exigence des savoirs» ont été rapides pour faire coïncider les annonces de Gabriel Attal avec la publication du rapport Pisa, Le Programme international pour le suivi des acquis des élèves, qui mesure les performances des systèmes scolaires des pays de l’OCDE, ce mardi.
Cette étude mesure les compétences en sciences, en mathématiques et en compréhension de l’écrit des élèves de 15 ans. Lors du dernier rapport, publié fin 2019, avant la pandémie du Covid-19, la France se situait dans la moyenne des pays de l’OCDE, les meilleures places revenant à des pays aux systèmes éducatifs radicalement différents, comme la Chine, la Corée du Sud ou encore le Canada.
Si le discours politique concernant le niveau des élèves porte depuis plusieurs années sur le renforcement des savoirs fondamentaux (maths et français), une autre étude de l’OCDE publiée en septembre dernier indique toutefois que la France est le pays de l’OCDE qui consacre le plus de temps à ces enseignements, qui représentent plus de 60% du temps scolaire. Pourtant, paradoxalement, ces heures supplémentaires ne se reflètent pas dans les résultats scolaires, les élèves français restant en dessous de la moyenne en lecture, en compréhension et en mathématiques, selon différents classements internationaux.