Après l’échec du vote sur un « cessez-le-feu humanitaire », l’assemblée générale doit se réunir mardi après-midi pour discuter de la situation à Gaza. L’armée israélienne poursuit ses frappes aériennes et ses combats au sol dans l’enclave, mais en représailles le Hamas menace de ne pas libérer les otages « vivants ».
Après le véto américain à une résolution du Conseil de sécurité appelant à un « cessez-le-feu humanitaire » à Gaza, l’assemblée générale de l’ONU prendra le relais mardi avec une réunion spéciale, a annoncé dimanche la porte-parole du président de l’Assemblée. La réunion qui aura lieu mardi 12 décembre 2023 au cours de l’après-midi a été réclamée par les représentants de l’Organisation de la coopération islamique et du groupe arabe, a-t-elle précisé dans un courriel. Selon des sources diplomatiques, l’assemblée générale, dont les résolutions ne sont pas contraignantes, pourrait se prononcer sur un texte.
Le projet de texte reprend en grande partie la résolution rejetée vendredi par le Conseil de sécurité en raison du véto américain. Le texte, s’inquiétant de la « situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza », « exige un cessez-le-feu humanitaire immédiat ». Il réclame également la protection des civils, l’accès humanitaire, et la libération « immédiate et inconditionnelle » de tous les otages.
Combats à Gaza et chantage du Hamas
La bande de Gaza est le théâtre sanglant ce lundi 11 décembre 2023 de raids aériens israéliens et d’intenses combats après des menaces du mouvement islamiste palestinien Hamas de ne pas libérer « vivants » sans négociation les otages qu’il détient.
Tsahal a par ailleurs annoncé l’« élimination » d’Emad Krikae, l’un des responsables d’une unité du Hamas, à savoir le « Shejaiya Battalion ». Dans la nuit de dimanche à lundi, un reporter a fait état de puissantes frappes aériennes sur la ville de Khan Younès, nouvel épicentre de la guerre situé dans la pointe sud de la bande de Gaza. Et le Jihad islamique, second mouvement islamiste armé de Gaza, a lui fait état de violents combats dans un secteur de Gaza-ville où elle soutient qu’un de ses combattants a fait exploser une maison où des soldats israéliens tentaient d’identifier la bouche d’un tunnel souterrain.
L’armée israélienne a fait état lundi de tirs de roquettes depuis Gaza et dimanche de « combats acharnés » dans des quartiers dans le secteur de Gaza-ville et à Khan Younès, où des combattants palestiniens « émergent des tunnels », « disposent des explosifs » et tirent au « lance-roquettes ». « Je ne veux pas dire que nous utilisons notre pleine puissance, mais nous utilisons une force significative et nous obtenons des résultats significatifs », avait déclaré dimanche le chef d’état-major Herzi Halevi.
Une centaine de soldats israéliens tués
Tsahal a annoncé lundi que plus de 100 soldats israéliens ont été tués depuis le début de l’opération à Gaza. L’armée a dévoilé l’identité de trois soldats tués dans les combats dans la bande de Gaza. Elle a précisé que 101 soldats avaient été tués jusqu’à présent dans cette offensive terrestre. Deux jours plus tôt, les forces spéciales israéliennes avaient publié sur X (anciennement Twitter) les noms de cinq autres soldats victimes de l’opération de ratissage de l’enclave.
L’armée syrienne abat deux missiles israéliens
L’aviation israélienne a mené dans la nuit de dimanche à lundi des frappes dans différents secteurs de la banlieue de Damas, a annoncé l’agence de presse officielle syrienne Sana. « À environ 23 h 05 (21 h 05 GMT) l’ennemi israélien a mené une agression aérienne […] en ciblant différents points dans les alentours de Damas », a indiqué une source sécuritaire à l’agence.
« Notre défense antiaérienne a abattu des missiles tandis que d’autres ont causé des dommages matériels limités », poursuit cette source. Un correspondant a dit avoir entendu des explosions plus longues qu’à l’habitude dans la banlieue de Damas, cible de nombreuses frappes attribuées par les autorités syriennes à l’armée israélienne. L’armée israélienne a refusé de faire le moindre commentaire.