Gérald Darmanin est à Marseille, seconde ville de France au sein de laquelle les règlements de comptes entre des bandes rivales sous fond de trafic de drogues ont provoqué 49 morts en 2023. Le ministre de l’Intérieur a enchaîné les réunions toute la journée de mercredi.
Le ministre de l’Intérieur est dans la cité phocéenne où il continue d’enchaîner les rendez-vous. Au milieu des entretiens de ce mercredi, le locataire de la place Beauvau a aussi inauguré la nouvelle compagnie républicaine de sécurité : la CRS 81. L’occasion pour le ministre de l’Intérieur de défendre son bilan sécuritaire. Pour ce faire, le « premier flic de France » s’est appuyé sur les 74 interpellations dans les deux principaux clans qui ensanglantent gravement Marseille ou encore sur les 21 millions d’euros d’avoir criminels qui ont été saisis.
Autre statistique flatteuse pour les forces de l’ordre, les démantèlements d’au moins 40% des points de deal sur l’ensemble de la cité phocéenne en l’espace de deux ans. Malheureusement pour le ministre, la disparition du trafic sur la voie publique, n’est pas forcément synonyme de suppression totale du trafic qui prend d’autres traits.
Les autres formes sont ce qu’on appelle vulgairement le ‘Uber shit’, des livreurs qui apportent leurs doses aux gens. Nous allons désormais systématiquement contrôler les personnes qui livrent
annonce Gérald Darmanin.
Une tendance des livraisons en augmentation
Aujourd’hui, il reste compliqué de faire une estimation, mais la tendance des livraisons est bien réelle et se développe
selon les forces de l’ordre.
Depuis le covid, il était plus facile de se rendre chez les clients, et aujourd’hui les clients sont plus prudents et donc ils se déplacent moins
Bruno Bartocetti du syndicat Unité SGP Police.
Gérald Darmanin a aussi annoncé un renforcement des contrôles sur internet. Une tâche ardue, car les commandes sont passées via des messageries cryptées comme Telegram.
Le trafic de drogue à Marseille atteint des proportions alarmantes, suscitant des inquiétudes croissantes même au sein des quartiers dits « calmes ». Malgré les assurances du maire de Marseille, Benoit Payan, affirmant maîtriser la situation, la réalité sur le terrain peint un tableau singulièrement inquiétant. Et les « arguments » avancés au sein du Printemps Marseillais semblent contredits par la montée en puissance du problème.
Yannick Ohanessian, l’adjoint au maire de Marseille en charge de la sécurité, apparaît également désemparé face à la complexité de la situation, soulignant l’ampleur du défi auquel la ville est confrontée. Est-il temps de changer une équipe qui perd depuis 3 ans ?