Âgé de 34 ans, Gabriel Attal devient le plus jeune premier ministre de l’histoire de la Ve République.
Le favori des sondages l’a emporté. Six mois après sa nomination rue de Grenelle, le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, vient d’être promu à Matignon, en remplacement d’Élisabeth Borne. Âgé seulement de 34 ans, l’élu des Hauts-de-Seine devient le plus jeune premier ministre de l’histoire de la Ve République. «Une audace de dingue», se félicite un proche d’Emmanuel Macron, ravi de voir son champion renouer avec la «disruption» qui a fait son succès.
Cette annonce vient clore une dizaine de jours de flottement et de revirement au sommet de l’État, où Emmanuel Macron est apparu hésitant. Le chef de l’État a notamment étudié la nomination du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, ou celle de l’ancien ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie. Dimanche soir encore, le président de la République recevait la première ministre sortante pour évoquer les «dossiers importants» du moment, à commencer par les intempéries dans le Pas-de-Calais, et la nécessité de se rendre sur place dès mardi.
Bénéficiant d’une excellente image dans l’opinion, Gabriel Attal a réussi un sans-faute depuis la rentrée de septembre. Il s’est distingué par un certain nombre de décisions populaires, comme l’interdiction de l’abaya à l’école, une politique volontariste contre le harcèlement scolaire, la fin du collège unique, l’expérimentation de l’uniforme, et du redoublement. Il laisse un chantier plein de promesses à la personnalité qui devra lui succéder à la tête de ce ministère réputé particulièrement difficile.
Un potentiel successeur pour 2027
Figure historique de la macronie, le trentenaire a fait ses armes au Parti socialiste. Notamment au cabinet de Marisol Touraine, ministre de la Santé sous François Hollande, dont il a été l’un des collaborateurs. Porte-parole des députés En marche! au début du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, il est entré au gouvernement en 2018, en tant que secrétaire d’État chargé de la Jeunesse, puis porte-parole du gouvernement, avant de passer au Budget, puis à l’Éducation nationale.
Le choix d’Emmanuel Macron de le nommer à Matignon participe de la volonté de «réarmement civique» évoqué lors des vœux du 31 décembre dernier. Le président de la République veut aussi répondre à la demande d’autorité qui s’exprime dans le pays depuis les émeutes de l’été dernier. En choisissant la figure la plus populaire de son gouvernement, Emmanuel Macron met aussi en orbite un successeur potentiel pour reprendre le flambeau qu’il abandonnera en 2027, lui à qui la Constitution interdit de se représenter pour un troisième mandat consécutif.