Donald Trump a remporté lundi 15 janvier 2024 la primaire républicaine dans l’Iowa : il consolide ainsi son statut de grand favori de la droite pour la présidentielle de novembre. L’ancien président des États-Unis a appelé les Américains à « s’unir ».
Donald Trump a remporté lundi soir la primaire républicaine dans l’Iowa, consolidant son statut de grand favori de la droite pour la présidentielle de novembre. Selon la chaîne CNN, le magnat de 77 ans, quatre fois inculpé au pénal, laisse très loin derrière lui ses principaux rivaux Nikki Haley et Ron DeSantis. Ron DeSantis est arrivé second devant Nikki Haley.
Donald Trump a appelé les Américains à « s’unir. Qu’il s’agisse des républicains ou des démocrates ou des libéraux ou des conservateurs », a affirmé l’ex-président, connu pour sa rhétorique d’ordinaire offensive, devant ses partisans à Des Moines dans cet État du Midwest. La victoire de Trump dans l’Iowa fait de lui le « candidat favori » des républicains, selon Joe Biden. Le candidat républicain Vivek Ramaswamy jette l’éponge et appelle à voter Trump.
Malgré la tempête de neige qui s’est abattue sur l’État du Midwest et a fait craindre pour la participation, l’ex-président se rapproche donc un peu plus, même si de longs mois séparent encore le pays de la présidentielle, d’un probable duel avec le démocrate Joe Biden, l’actuel occupant de la Maison Blanche.
Donald Trump, qui disposait d’après les sondages d’une des plus grandes avances jamais vues sur ses adversaires (près de 50 % des intentions de vote), avait prédit à ses partisans une soirée « formidable », assurant qu’il allait gagner « haut la main ». À 19 h locales (01 h GMT mardi), les électeurs s’étaient rassemblés dans des écoles, bibliothèques et casernes de pompiers de l’Iowa pour les fameux « caucus », ou réunions électorales.
Après une prière et une récitation du traditionnel serment d’allégeance au drapeau américain, des représentants ont prononcé un discours en faveur de leur champion avant que les participants n’écrivent leur choix sur un bout de papier.
« Je suis ici pour Trump, absolument », a dit Kevin Yearington, un responsable électoral local. « C’était mieux avant », a-t-il ajouté en se plaignant de l’administration Biden. « J’en ai assez de payer plus cher pour les courses, l’essence. L’inflation est hors de contrôle ici ». C’est la première fois depuis l’élection de 2020 que Donald Trump faisait face au jugement des électeurs.
Invincibilité ?
Ce premier moment de vérité de la campagne pèse lourd : si l’ancien président n’avait pas obtenu la victoire annoncée dans l’Iowa, son image d’invincibilité risquait d’être entamée pour le reste de la course.
Dès la semaine prochaine, le ballet très orchestré des primaires mènera les candidats dans le New Hampshire, avant que, tour à tour, chacun des 50 États ne vote jusqu’en juin. En ligne de mire, la convention nationale de juillet, qui investira officiellement le candidat républicain à la présidentielle.
Autre grand enjeu de ce vote crucial : la deuxième place. Pour l’instant, Nikki Haley et Ron DeSantis se la disputent, d’après les projections des médias. L’ancienne ambassadrice à l’ONU Nikki Haley, unique femme dans la course, a bénéficié d’une ascension récente dans les sondages. La quinquagénaire est la nouvelle coqueluche de la droite, très appréciée notamment par les milieux d’affaires.
Quant au gouverneur de Floride Ron DeSantis, un conservateur quadragénaire aux positions choc sur l’immigration ou l’avortement, il a tout misé sur l’Iowa, sillonnant ces derniers mois chacun des 99 comtés. « Je vous demande de sortir, de braver le froid et de me soutenir lors du caucus de l’Iowa », avait-il lancé à ses partisans lundi matin.
Froid glacial
Car une inconnue de dernière minute a perturbé l’équation : le froid. L’État a été frappé par une tempête de neige et le thermomètre devrait frôler les -30 °C au moment du vote, avec des routes verglacées. « La principale question que l’on me pose, c’est de savoir si le scrutin est annulé », avait prévenu Maci Arjes, responsable d’un groupe de jeunes républicains dans son université, à Iowa City.
Donald Trump veut à tout prix assommer la concurrence pour s’assurer de sa victoire avant que ne commencent ses procès — dont certains lui font risquer la prison. Le républicain va vivre une année en tous points extraordinaire, ponctuée d’allées et venues entre les tribunaux et les estrades de meetings.
Et les démocrates ?
Déjà fort du soutien officiel de son parti, le président sortant Joe Biden devrait, sauf énorme surprise, être désigné en août comme leur candidat. Et ce malgré les critiques répétées sur l’âge du dirigeant octogénaire.