Dans le cadre du « Grand rendez-vous avec la nation », le président Emmanuel Macron a annoncé lors de sa conférence de presse à l’Élysée sa volonté de réformer la loi « PLM » régissant les élections municipales à Paris, Lyon et Marseille. Cette déclaration intervient dans le cadre de la présentation des grandes orientations pour le reste de son quinquennat.
Le président Macron a souligné son désir de rétablir l’équité démocratique en affirmant : « La seule chose que je veux pour Paris, c’est qu’un électeur puisse avoir les mêmes droits et compter autant qu’à Amiens, Besançon ou ailleurs, et donc que le gouvernement puisse décider d’une réforme en profondeur de la loi Paris-Lyon-Marseille pour revenir au droit commun. »
Actuellement, cette loi adoptée le 31 décembre 1982, impose un mode de scrutin indirect lors des élections municipales dans les trois plus grandes villes de France. Les électeurs de Paris, Lyon et Marseille votent par arrondissement, élisant des conseillers d’arrondissement qui désignent ensuite leur maire. Cette méthode, introduite dans le contexte de la décentralisation de l’administration française, a suscité des débats et des controverses au fil des ans.
Cette réforme juste envisagée vise à revenir à un mode de scrutin direct, similaire à celui des autres communes françaises, où les maires sont élus au suffrage universel direct. Emmanuel Macron a souligné l’importance de garantir que chaque électeur ait les mêmes droits, indépendamment de la ville dans laquelle il réside.
La loi « PLM » a été instaurée sous la présidence de François Mitterrand en 1982, dans le but de renforcer la démocratie locale en décentralisant le pouvoir. Cependant, au fil des ans, des critiques ont émergé, remettant en question la pertinence de ce mode de scrutin indirect. L’annonce du chef de l’Etat s’inscrit dans un contexte où des députés Renaissance ont exprimé leur volonté de déposer une proposition de loi pour abroger cette loi. Cette initiative a reçu le soutien de la droite et du camp présidentiel.
L’abrogation de la loi « PLM » pourrait également avoir des implications politiques notables, notamment pour Rachida Dati, la nouvelle ministre de la Culture, qui s’est déclarée candidate aux élections municipales à Paris en 2026. Des sources indiquent que l’abrogation de la loi pourrait favoriser une alliance entre les Républicains et la majorité, renforçant ainsi la position de Rachida Dati dans la course à la mairie de Paris.
Ce changement significatif dans le paysage politique des élections municipales des grandes villes françaises, vise à rétablir une équité démocratique et à répondre aux critiques persistantes concernant le mode de scrutin actuel. À l’heure où nous rédigeons cet article, la mairie de Marseille, représentée par Benoît Payan, reste curieusement… muette.