Sundance, le célèbre festival de cinéma cofondé par l’acteur Robert Redford, met à l’honneur cette année l’intelligence artificielle (IA) sous des angles divers et captivants. Jusqu’au 28 janvier, l’Utah devient le terrain de jeu de l’exploration cinématographique de l’IA, partageant la scène avec des stars telles que Kristen Stewart et Pedro Pascal.
Parmi les œuvres présentées, le film musical innovant intitulé « Eno » attire l’attention en offrant une expérience cinématographique unique à chaque diffusion. Grâce à un « moteur génératif », le film explore la carrière du musicien Brian Eno en créant pratiquement une infinité de versions en assemblant des centaines de scènes possibles. Eugene Hernandez, le nouveau directeur du festival, souligne que c’est une expérience totalement nouvelle dans le monde du cinéma indépendant.
« L’IA va être une partie intéressante du festival cette année », déclare Kim Yutani, la directrice de la programmation. Elle observe que l’IA revient de manière constante dans les films et les discussions préparatoires du festival, soulignant son impact croissant dans le domaine artistique.
Vers une vie éternelle ?
Le festival propose également deux documentaires explorant l’utilisation de l’IA pour communiquer avec les défunts. « Love Machina » suit les efforts d’un couple cherchant à perpétuer leur amour au-delà de la mort en transférant leur conscience à un humanoïde nommé Bina48. Le réalisateur Peter Sillen, heureux que son projet coïncide avec la sensibilisation croissante à l’IA, met en lumière cette histoire futuriste d’amour infini.
Le deuxième documentaire, « Eternal You », explore des start-ups qui cherchent à créer des avatars pour permettre aux gens de rester en contact avec leurs proches décédés moyennant un paiement. Cependant, le film met en garde contre les abus potentiels de ces technologies, soulignant comment certaines IA dérapent, offrant des expériences perturbantes aux utilisateurs endeuillés.
Fiction et réflexion
Parmi les fictions présentées, « Love Me » interroge la capacité de l’IA à ressentir des émotions telles que la solitude et l’amour. Avec Kristen Stewart et Steven Yeun dans les rôles principaux, le film explore une relation singulière entre une balise et un satellite en orbite de la Terre, tous deux fonctionnant grâce à une intelligence artificielle.
« Pour nous, ce n’est pas un film sur l’IA, mais un film sur nous, vu à travers le prisme de l’IA », explique Andy Zuchero, coréalisateur de « Love Me ». Il ajoute que le film cherche à décortiquer l’humanité de 2024, offrant une perspective unique sur la relation complexe entre l’humanité et l’intelligence artificielle.
Le Festival de Sundance 2024 se révèle ainsi être une plateforme fascinante où l’IA transcende les frontières du réel et de la fiction, suscitant des réflexions sur son impact croissant dans notre société et notre culture.