Mercredi soir, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a présenté un rapport alarmant sur la montée spectaculaire des actes antisémites dans le pays. Les chiffres ont été multipliés par quatre au cours de l’année écoulée, passant de 436 en 2022 à 1 676 en 2023.
Yonathan Arfi, président du Crif, a souligné la gravité de la situation en déclarant que « l’antisémitisme (…) dit quelque chose des sociétés où il se développe ». Ce constat intervient après les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier, dans le cadre de l’opération « déluge d’Al-Aqsa ». L’incident a engendré plus de 1 140 morts en Israël, et la réponse militaire israélienne à Gaza est accusée d’avoir activé un antisémitisme latent.
Selon le Crif, la hausse des actes antisémites atteint les 1 000% sur la même période par rapport à l’année précédente. Yonathan Arfi a souligné que le 7 octobre a agi comme un « catalyseur à la haine » en activant un antisémitisme latent et en encourageant le passage à l’acte plutôt que d’apaiser les tensions.
Les réseaux sociaux ont également joué un rôle significatif, avec une vague d’antisémitisme en ligne qui s’est traduite par des actions concrètes. Près de 58% des actes recensés étaient des atteintes aux personnes, tandis que plus de 40% étaient des « propos et gestes menaçants ». Les incidents survenaient principalement dans la sphère privée (32%) et sur la voie publique (20,4%), avec une préoccupation particulière pour les actes antisémites en milieu scolaire, représentant 12,7% du total, surtout au niveau collégial.
Yonathan Arfi a alerté sur « un rajeunissement des auteurs d’actes antisémites » et a souligné que « l’école n’est plus un sanctuaire de la République ». Il identifie trois facteurs alimentant cette montée : « la haine d’Israël, l’islamisme et le complotisme ». Le président du Crif appelle à une vigilance accrue et à des actions concertées pour contrer cette menace persistante qui touche la société française.