Dans une décision particulièrement attendue concernant le projet de loi sur l’immigration, le Conseil constitutionnel a marqué un tournant significatif en censurant largement le texte, soit environ 40% de celui-ci, incluant notamment le durcissement de l’accès aux prestations sociales pour les étrangers.
Les « Sages » du Conseil constitutionnel ont rejeté de nombreuses mesures de durcissement adoptées en décembre, sous la pression de la droite, dans une loi qui avait été votée avec le soutien du Rassemblement national. Des mesures telles que les quotas migratoires annuels, le resserrement des critères du regroupement familial et la mise en place d’une « caution retour » pour les étudiants étrangers ont été écartées, provoquant des réactions vives au sein de la classe politique.
Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a salué la validation de l’essentiel du texte gouvernemental mais a également pris acte de la censure de nombreuses dispositions ajoutées par le Parlement pour non-respect de la procédure parlementaire. En revanche, le patron du Rassemblement national, Jordan Bardella, a vivement critiqué cette décision, dénonçant un « coup de force des juges ».
L’opposition de droite, représentée par LR et le RN, a également exprimé son mécontentement, appelant à une réforme constitutionnelle pour préserver ce qu’ils considèrent comme les intérêts de la France. Pour eux, la décision du Conseil constitutionnel reflète une prise de position politique plutôt que juridique.
Cependant, du côté de la gauche, la décision a été accueillie avec satisfaction, certains soulignant que le gouvernement avait adopté des positions alignées sur celles de l’extrême droite. Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a déclaré que le gouvernement porterait comme une tache indélébile l’appel à voter la loi immigration.
La décision du Conseil constitutionnel a également suscité des réactions de la part des associations de défense des sans-papiers et des observateurs politiques. Elle redéfinit les enjeux autour de la promulgation de la loi par Emmanuel Macron, avec un impact potentiel sur les débats futurs concernant l’immigration et les réformes constitutionnelles.
Cette décision marque un tournant dans le débat sur l’immigration en France, avec des répercussions politiques et sociales importantes à venir.