Moins de trois semaines après la levée des blocages, la crise agricole en France reste au centre de toutes les attentions. Cette semaine s’annonce cruciale avec la perspective d’une nouvelle conférence de presse animée par Gabriel Attal, alors que les agriculteurs maintiennent la pression en attendant l’ouverture du Salon de l’agriculture ce samedi.
Après deux semaines de manifestations parfois tumultueuses, les agriculteurs ont levé le camp début février suite à trois annonces successives du gouvernement. Bien que des mesures aient été prises, dont 400 millions d’euros d’aides d’urgence, des simplifications administratives et des concessions européennes sur les jachères, les agriculteurs restent insatisfaits.
Ils attendent de nouveaux arbitrages sur des questions décisives telles que le revenu paysan, les pesticides et les accords de libre-échange, avec une attention particulière portée sur le « grand plan Elevage » promis par le gouvernement.
Les syndicats agricoles n’ont pas l’intention de relâcher la pression, menaçant de nouvelles actions pour faire entendre leurs revendications. Des initiatives telles que des marchés sauvages, des blocages de supermarchés et des cortèges de tracteurs ont déjà eu lieu dans plusieurs régions du pays.
Le Premier ministre Gabriel Attal a appelé les préfets à se rendre au contact des agriculteurs ce week-end pour maintenir un dialogue continu et accélérer la mise en œuvre des solutions gouvernementales. Emmanuel Macron a rencontré certains syndicats agricoles la semaine dernière et doit s’entretenir avec d’autres cette semaine à l’Élysée, marquant ainsi une reprise en main du dossier agricole.
Cependant, les critiques fusent de toutes parts. Certains estiment que les mesures annoncées ne suffisent pas à résoudre le malaise profond des campagnes, où de nombreux agriculteurs peinent à dégager un revenu décent. Le Rassemblement National accuse Emmanuel Macron de recevoir les agriculteurs à toute vitesse par crainte d’un mauvais Salon de l’agriculture, soulignant un climat politique tendu.
L’ouverture du Salon de l’agriculture samedi prochain pourrait être marquée par des actions symboliques des agriculteurs, rendant la visite présidentielle délicate. La présidence tente d’éviter les incidents pour garantir une visite sans heurts, mais la tension persiste.