Une étude approfondie menée par la Fondation Jean-Jaurès et Transparency International France, en collaboration avec l’institut Harris Interactive, met en lumière les préoccupations croissantes des Français concernant la corruption dans le pays. Cette enquête révèle des données alarmantes sur la perception de la corruption et son impact sur la confiance dans les institutions démocratiques.
Les résultats de l’enquête sont frappants : la politique est perçue comme le secteur le plus gangrené par la corruption, avec 50% des répondants. Les élus nationaux, tels que les députés et les sénateurs, sont particulièrement sous le feu des critiques. Les élus locaux aussi ne manquent pas, notamment certains Marseillais au sein d’une ville considérée comme tel, dans une note signée de la Banque des Territoires.
Avec respectivement 25% et 43% des personnes interrogées, les Français considèrent les élus comme « très » ou « plutôt » corrompus. Les députés européens et le pouvoir exécutif ne sont pas épargnés non plus, avec des taux de perception de corruption atteignant 67% et 64% respectivement.
Lorsqu’il s’agit d’évaluer la gravité des actes de corruption, les Français sont unanimes : les situations impliquant un enrichissement personnel ou des pots-de-vin sont considérées comme « graves » voire « très graves ». Les cas où des élus utilisent leurs frais de mandat pour des avantages personnels ou modifient les règles pour des gains immobiliers sont largement condamnés par l’opinion publique.
Bien que la plupart des Français rejettent fermement la corruption dans la sphère publique, leur tolérance varie selon les situations. Par exemple, obtenir des prestations sociales indues est catégoriquement rejeté par 87% des répondants. Cependant, des comportements tels que l’évasion de paiement dans les transports en commun ou le paiement en espèces pour des travaux domestiques sont considérés comme graves mais plus tolérables.
Concernant les condamnations judiciaires, les avis sont mitigés : un quart des personnes interrogées estiment qu’elles sont plus sévères qu’auparavant, un quart qu’elles le sont moins, et la moitié qu’elles restent inchangées. Toutefois, une majorité écrasante estime que les règles de transparence pour les responsables politiques ne sont pas assez strictes (61%).
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