Le trafic de drogue, un fléau qui gangrène de nombreuses villes françaises, a récemment livré ses secrets à travers les témoignages d’anciens acteurs de ce milieu. Parmi eux, Habib, recruté à l’âge de 13 ans, a accepté de partager son histoire exclusive, révélant les coulisses dangereuses et souvent méconnues de ce commerce illicite.
Habib*, aujourd’hui sorti de ce monde obscur, se souvient de sa première mission. À l’époque adolescent, il avait été approché par les « grands » de son quartier pour une proposition alléchante :
Je devais livrer un sachet à quelqu’un d’autre pour régler une dette. J’avais été payé 100 euros pour 40 minutes de travail
confie-t-il.
Un début qui allait le conduire à gravir les échelons du trafic, passant de simple livreur à guetteur, puis à vendeur. Cependant, Habib* ne cache pas la dangerosité de ce métier, soulignant que la menace ne vient pas seulement des forces de l’ordre.
On craint plus les gens qui nous engagent parce que, quand on est jeune, on ne peut pas vraiment aller en prison pour avoir quelques grammes sur soi ou pour guetter
explique-t-il.
Les employeurs des dealers, connaissant intimement la vie de ces jeunes, deviennent ainsi une source de crainte plus grande que la police elle-même. Au-delà du témoignage de Habib*, nos confrères ont pu rencontrer d’autres repentis du milieu, dont Yacine*, un ancien dealer, qui a accepté de témoigner.
Faut que le milieu sache que si tu as un problème avec moi, ça rigole pas. Je vais te sortir l’outil, ça va parler français, et ça va vite être réglé
déclare-t-il, brandissant une arme à feu qui autrefois servait à intimider les mauvais payeurs, régler les conflits, ou menacer les proches des ennemis.
Ces révélations interviennent dans un contexte alarmant, marqué par une augmentation de 53 % des homicides ou tentatives d’homicide en France en 2023. Alors que la lutte contre le trafic de drogue demeure une priorité des autorités, ces témoignages offrent un éclairage sans précédent sur les réalités cachées de ce monde clandestin, espérant ainsi sensibiliser le public et les décideurs sur l’urgence de trouver des solutions efficaces pour éradiquer ce fléau.
*prénoms d’emprunt