Le gouvernement français a confirmé aujourd’hui que plusieurs services de l’État ont été la cible d’attaques informatiques d’une « intensité inédite ».
Selon des informations provenant de Matignon, ces attaques, bien que présentant des modalités techniques classiques, se démarquent par leur ampleur exceptionnelle, touchant de nombreux services ministériels. L’incident a débuté dimanche, et une cellule de crise a été immédiatement activée pour mettre en place des contre-mesures visant à garantir la continuité des services informatiques.
A ce stade, l’impact de ces attaques a été réduit pour la plupart des services, et l’accès aux sites de l’État a été rétabli
a déclaré Matignon.
La Direction interministérielle du Numérique (Dinum) et l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) travaillent activement pour mettre en œuvre des mesures de filtrage jusqu’à la fin de ces attaques. Bien que les services spécifiquement visés n’aient pas été divulgués, il est notoire que les sites de l’État français sont régulièrement la cible d’attaques numériques.
Selon BFMTV, les attaques en cours sont du type DDoS (déni de service distribué), une méthode consistant à saturer un site internet de requêtes pour le rendre inaccessible. Les boîtes mail et les agendas en ligne semblent être particulièrement visés dans cette dernière série d’attaques.
Bien qu’aucune indication ne permette actuellement d’attribuer ces malveillances à une source particulière, deux groupes, Anonymous Sudan et NoName057(16), ont revendiqué la responsabilité de ces attaques. Le premier groupe cible les pays occidentaux opposés à la Russie, tandis que le second se positionne comme pro-russe.
La France, depuis le début de la guerre en Ukraine, est devenue une cible fréquente des groupes russes ou pro-russes. Les secteurs publics et privés ont déjà été touchés, allant des hôpitaux aux municipalités, comme le piratage de la ville de Corbeil-Essonnes en 2022 l’a illustré.
Les craintes de cyberattaques s’intensifient à l’approche des élections européennes du 9 juin. Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a récemment appelé au renforcement des mesures de sécurité pour contrer les menaces de « sabotage et de cyberattaque » russes. Les Jeux Olympiques de Paris sont également identifiés comme une cible potentielle, suscitant une vigilance accrue de la part des autorités.
Dans un contexte de menace persistante, le secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), Stéphane Bouillon, organisera le 29 mars une réunion de « sensibilisation aux menaces » pour tous les partis politiques français présentant une liste aux élections européennes. Cette initiative vise à renforcer la préparation face à d’éventuelles manipulations étrangères lors de ce scrutin crucial.