Alors qu’Emmanuel Macron entame une visite de deux jours en Guyane, un département français aux prises avec de nombreuses difficultés, la situation de l’insécurité et de la criminalité dans les départements d’outre-mer reste extrêmement préoccupante.
Récemment, des événements tragiques ont secoué ces régions. Des émeutes et des incendies ont éclaté à Fort-de-France, une commerçante a été tuée par balles à Pointe-à-Pitre, et une agente communale a été victime d’une agression armée en Guyane. Ces actes violents, survenus rien qu’au cours du mois de mars, soulignent l’urgence de la situation.
Les statistiques de la criminalité dans les départements d’outre-mer dépassent de loin celles de la France hexagonale. Le taux de vols avec arme à feu, particulièrement élevé, témoigne de la circulation généralisée des armes dans ces régions. En Martinique, en Guadeloupe, à Mayotte et en Guyane, les chiffres sont alarmants, avec des taux de criminalité bien au-dessus de la moyenne nationale.
Les autorités font également face à des défis majeurs liés au trafic de stupéfiants. En Martinique, par exemple, un tiers des meurtres sont liés à des règlements de comptes dans le cadre de ce trafic. Les départements d’outre-mer servent souvent de porte d’entrée principale de la cocaïne en France, en raison de leur proximité avec les grands pays producteurs que sont la Colombie, le Pérou et la Bolivie.
Mayotte, département en crise, connaît également des problèmes majeurs, notamment liés à l’insécurité et à l’immigration clandestine. Les mouvements sociaux récents ont paralysé l’île pendant plusieurs semaines, mettant en exergue les tensions sociales et économiques persistantes.
La Guyane présente une situation particulière en raison de sa continentalité et de ses frontières poreuses avec le Brésil et le Suriname. L’immigration, les trafics d’armes et de stupéfiants, ainsi que l’orpaillage illégal, alimentent la criminalité dans cette région.
Malgré les promesses antérieures du gouvernement de répondre aux besoins des Outre-mer, les habitants déplorent un manque de considération et de moyens. La rotation fréquente des ministres en charge des Outre-mer souligne le désintérêt persistant pour ces régions.