Le 27 mars dernier, une révélation majeure est venue ébranler les fondements de l’évaluation des pesticides en Europe. Après une bataille juridique avec le journal Le Monde, l’ANSES a finalement rendu public un rapport qui avait été soigneusement enterré depuis 2016.
Ce rapport met en lumière les failles béantes dans l’évaluation de la génotoxicité des formulations au glyphosate, soulevant des questions alarmantes sur la sécurité des pesticides largement utilisés dans notre environnement.
Le rapport en question, commandé en 2016 dans un contexte tendu de débat sur la réapprobation du glyphosate, devait fournir une évaluation exhaustive de la génotoxicité des formulations du pesticide controversé. Cependant, il est rapidement devenu un document maudit, relégué aux oubliettes, jusqu’à ce que la pression médiatique finisse par le faire émerger.
Ce qui est révélé dans ce rapport est aussi choquant que troublant. Malgré l’absence de tests de génotoxicité sur les formulations au glyphosate, l’ANSES a continué à approuver ces produits sans réserve, laissant ainsi de graves questions sans réponse quant à leur sécurité pour la santé humaine et l’environnement.
Pire encore, les recommandations claires du rapport pour mener des tests adéquats ont été ignorées, laissant le champ libre aux industriels pour dicter les termes de l’évaluation. Les études universitaires indépendantes, pourtant décisives dans la recherche scientifique, sont systématiquement écartées au motif qu’elles ne répondent pas aux normes souvent rigides des « Bonnes Pratiques de Laboratoire » (BPL) imposées par les industriels eux-mêmes.
Cette révélation soulève des interrogations fondamentales sur la transparence et l’intégrité du processus d’évaluation des pesticides. Comment pouvons-nous avoir confiance dans un système qui laisse les entreprises dicter les règles du jeu et qui marginalise les recherches indépendantes ?
Face à ces révélations troublantes, l’association Secrets Toxiques est en première ligne pour exiger des réformes urgentes. Leur lutte pour une évaluation rigoureuse et transparente des pesticides est plus nécessaire que jamais, alors que la santé publique et l’environnement sont menacés par des pratiques d’évaluation laxistes.
La sécurité des citoyens et la préservation de l’environnement seront-ils sacrifiés sur l’autel des intérêts économiques ?