Une vive polémique secoue actuellement la ville de Strasbourg suite au refus d’embauche d’une femme intérimaire portant le voile dans une boutique locale. La scène, filmée par l’intérimaire elle-même, a rapidement fait le tour des réseaux sociaux, soulevant des débats sur le respect des convictions religieuses et les limites du droit à l’embauche dans le secteur privé.
Selon le droit français, le gérant d’une entreprise privée a le droit de décider s’il souhaite ou non autoriser le port de signes religieux ostentatoires sur le lieu de travail, notamment si la société compte plus de 20 salariés ou si elle est encadrée par un règlement intérieur. Dans le cas présent, la boutique en question est un lieu privé, donnant ainsi au gérant le pouvoir discrétionnaire de prendre une telle décision.
Le principe de neutralité est l’absence de port de signe religieux. Donc à la question, cette intérimaire avait-elle le droit de se présenter munie d’un voile pour travailler ? La réponse est non
explique Maître Arnaud Gris, avocat au barreau de Paris.
Cependant, la diffusion de la vidéo sur les réseaux sociaux a entraîné des répercussions inattendues. Le gérant de la boutique a été victime de menaces de mort répétées, mettant en lumière les tensions exacerbées autour de la question de la liberté de religion et du respect des décisions des employeurs dans le secteur privé.
Nous sommes clairement sur une atteinte au droit à l’image, et au regard du droit, l’intérimaire risque plus que le manager qui a pris cette initiative
précise Maître Gris.