Dans l’arène économique française, le combat contre le chômage semble être un adversaire coriace, défiant les tentatives gouvernementales de le contenir. Alors que France Travail (ex Pôle Emploi) s’apprête à dévoiler le nombre des demandeurs d’emploi pour le premier trimestre 2024, les observateurs se préparent à une nouvelle série de chiffres peu réjouissants.
L’année précédente, le chômage avait repris son ascension, une tendance qui semble persister. Les économistes ne prévoient qu’une légère amélioration, si tant est qu’elle se produise. Malgré les efforts déployés, le gouvernement se trouve face à un défi complexe et en constante évolution.
Le marché de l’emploi est actuellement pris dans les rets d’un ralentissement économique. Les entreprises, confrontées à une baisse de la demande, réduisent leurs investissements dans de nouveaux recrutements. Éric Heyer, économiste à l’OFCE, éclaire la situation en soulignant le changement de dynamique :
Les contraintes ne sont plus des contraintes d’offre, il n’y a plus de problème d’approvisionnement. Mais ce sont des problèmes de demande : les carnets de commandes aujourd’hui sont vides, alors qu’ils étaient pleins à craquer pendant la crise sanitaire. Et donc quand vous avez des carnets de commandes qui sont vides, les chefs d’entreprise cherchent moins à recruter
énonce-t-il lors d’une interview à nos confrères d’Europe 1.
Les données de l’URSSAF signalent une diminution des déclarations d’embauches de plus d’un mois, hors intérim, sur les trois premiers mois de l’année. Cette tendance risque de renforcer le nombre de Français se retrouvant sans emploi.
À cela s’ajoute l’entrée en vigueur imminente de la réforme France Travail, avec des implications significatives pour les bénéficiaires du RSA. Éric Heyer prévoit :
À partir de janvier 2025, tous les demandeurs de RSA et tous les bénéficiaires de RSA vont devoir s’inscrire à France Travail.
Pour les demandeurs d’emploi, d’autres obstacles persistent, tels que la pénurie de main-d’œuvre, limitant ainsi les opportunités d’emploi et la progression des salaires.