Une récente note révélée par nos confrères du Figaro a mis en lumière une initiative du ministère de la Justice française : l’introduction d’une nouvelle amende pouvant aller jusqu’à 500 euros pour le port d’armes de catégorie D, y compris les couteaux. Une mesure pansement insuffisante.
Cette mesure, annoncée dans une note de la Direction des affaires criminelles et des grâces (DGAC), vise à contraventionnaliser le port ou le transport de ces armes, avec une possibilité de réduction à 400 euros en cas de paiement immédiat ?! Cette décision intervient dans un contexte de préoccupation croissante face à l’augmentation des attaques à l’arme blanche en France.
Les récents événements tragiques survenus à Bordeaux, Grande-Synthe et Châteauroux ont attiré l’attention sur cette problématique, suscitant des interrogations quant à l’efficacité de telles mesures dissuasives.
Certains acteurs de la sécurité expriment des réserves quant à cette approche. Un commissaire, interrogé par Le Figaro, craint une « banalisation de la sanction légère » qui pourrait encourager les délinquants. Il souligne également le risque que ces derniers perçoivent cette amende comme une alternative moins contraignante que les poursuites judiciaires habituelles.
L’expérimentation de cette mesure a débuté le mercredi 17 avril dans plusieurs villes françaises, dont Rennes, Lille, Nantes, Bobigny, Pontoise, Bordeaux, Lyon, Saint-Étienne, Marseille, Nice, Montpellier et Toulouse. Paris rejoindra cette phase expérimentale ce jeudi 2 mai. Le ministère de la Justice a précisé que la généralisation de cette amende à l’ensemble du territoire national dépendra des résultats de cette expérimentation, ainsi que des ajustements nécessaires.
Selon les statistiques de la Police judiciaire relayées par Le Figaro, la majorité des homicides commis avec une arme blanche découlent d’altercations, dont une part importante se déroule sur la voie publique. Malgré l’introduction de cette amende, les autorités conservent la possibilité d’engager des poursuites judiciaires selon la gravité des cas. Un commissaire suggère que les parquets détermineront les seuils à partir desquels les poursuites judiciaires seront privilégiées, comme cela se fait déjà pour les affaires liées à la drogue.