Sur le toit de la Cité Radieuse à Marseille, Chanel a dévoilé sa collection Croisière 2024-25 dans un événement marqué par les caprices du temps. Sortez les cirés.
L’emplacement, chargé d’histoire architecturale et artistique, promettait une toile de fond idéale pour l’événement. Ora-ïto n’aurait pas contredit. Cependant, les défis logistiques se sont rapidement révélés apparents : la capacité limitée du toit de l’immeuble n’a pas suffi à accueillir convenablement tous les invités, exposés pour ceux présents, aux intempéries.
Alors que les mannequins arpentaient les dalles de béton, les rafales de vent et les averses intermittentes ont créé un contraste frappant avec le glamour attendu dans un défilé Chanel. Malgré les efforts pour maintenir le show, l’atmosphère a été teintée de déception chez certains invités.
Ce choix audacieux de Chanel de déplacer son défilé à Marseille marque une tentative de diversification géographique et culturelle pour la Maison française. Était-ce le bon choix ? Rien n’est moins sûr. Cela suscite des interrogations sur l’adéquation entre l’image de la Maison de Couture et la ville portuaire, dont certains avancent qu’elle demeure « la plus belle au monde ».
Ce défilé en 76 looks a été l’occasion de réfléchir à l’héritage incommensurable de Karl Lagerfeld, l’ancien directeur artistique emblématique de Chanel. Sa créativité visionnaire et son influence incontestable ont laissé une empreinte indélébile sur l’industrie de la mode. Son absence se fait sentir, surtout lors d’occasions aussi importantes que ce défilé.
Une note intéressante, toutefois. L’événement n’était pas entièrement dénué d’intérêt. Les performances artistiques et une exposition de photos ont ajouté une dimension culturelle à l’expérience, offrant aux participants une immersion dans l’univers Chanel, qui va au-delà de la simple présentation de vêtements.
Alors que les projecteurs se sont éteints sur ce défilé Croisière 2024-25, les réflexions sur son impact et sa signification perdurent. Entre les espoirs de renouveau et les défis de l’adaptation, une chose est claire : l’industrie de la mode continue d’évoluer, et Marseille pourrait, nous l’espérons, être un lieu où cette évolution serait ressentie et discutée. À condition de s’en donner réellement les moyens.
L’exposition « Tous fadas » au Bon Marché Rive Gauche à Paris met en lumière Marseille et la Provence, offrant un hommage aux créateurs et artistes de la région, n’en déplaise à certains, dont l’anti-parisianisme rampant offense voire cogne. Si cet événement témoigne d’une certaine vitalité créative de la cité phocéenne, des questions persistent quant à l’évolution de la mode et a fortiori de Chanel, dans un contexte où le passé et le présent semblent se heurter. Et le futur ?
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