Après une rencontre au sommet entre le président de la République, Emmanuel Macron, et les représentants des syndicats agricoles, un constat se dégage : l’attente d’une vision à long terme pour l’agriculture se prolongera encore quelques mois.
Les propos du président, rapportés par plusieurs dirigeants syndicaux, indiquent une volonté de ne pas sous-estimer la complexité des défis actuels et de construire un projet d’avenir solide. Emmanuel Macron a clairement exprimé son scepticisme quant à la fin des mouvements de colère, soulignant la multiplicité des causes sous-jacentes.
Ce qui m’intéresse, c’est de construire un projet d’avenir
aurait-il déclaré lors de la réunion à l’Élysée, préférant ainsi se concentrer sur des solutions durables plutôt que de réagir à court terme aux manifestations de mécontentement.
La FNSEA, principal syndicat agricole en France, exprime depuis plusieurs mois son impatience à connaître la vision présidentielle sur l’avenir de l’agriculture, notamment après une crise qualifiée de « pire en trente ans » par son président, Arnaud Rousseau. Ce dernier rapporte que le chef de l’Etat conditionne son engagement à l’implication active d’une partie du monde agricole dans un processus de concertation pour définir cette vision commune, à l’aube des élections européennes.
La perspective des élections aux chambres d’agriculture en janvier 2025 semble jouer un rôle déterminant dans le calendrier présidentiel. Emmanuel Macron estime que l’après-élection pourrait offrir un terrain propice à la collaboration, en minimisant les interférences liées à la compétition entre syndicats, notamment avec la FNSEA qui détient une influence prépondérante dans ces instances.
Les réactions des différents syndicats agricoles divergent, mais convergent vers l’idée d’une volonté présidentielle de poursuivre le dialogue et la collaboration. Si la Coordination rurale reste mobilisée sur le terrain, Véronique Le Floc’h, présidente du deuxième syndicat agricole, souligne que le président reconnaît la nécessité d’une trêve dans les mobilisations pour entamer un véritable travail de fond.
La Confédération paysanne, troisième syndicat, relève un engagement de la part du président à revenir vers eux pour élaborer ensemble les solutions. Laurence Marandola, porte-parole de ce syndicat, insiste sur le caractère non concluant de cette réunion, soulignant que le sujet agricole reste ouvert et demande une réflexion continue.
La réunion à l’Élysée, qui a duré près de deux heures, avait pour objectif d’échanger sur les perspectives du secteur agricole. Bien que l’Élysée espérait « acter la fin » de la crise hivernale, il semble que le processus de dialogue et de construction d’une vision partagée ne soit pas d’actualités.