Des centaines de personnes, souvent en famille, se sont réunies mardi soir devant le mur des Justes, situé dans le quartier du Marais à Paris, après que des mains rouges, symbole antisémite, y ont été peintes.
Le mur des Justes, à l’extérieur du Mémorial de la Shoah, est un lieu de mémoire dédié aux femmes et hommes qui ont courageusement sauvé des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. La profanation de ce lieu a suscité une vive émotion parmi les Parisiens et a mobilisé des centaines de personnes pour dénoncer cet acte odieux.
Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », a lancé un appel à la mobilisation contre cette profanation, soulignant que « toucher à la mémoire des Justes, c’est toucher à la mémoire de la République ». Parmi les participants figuraient des élus parisiens et des représentants du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).
Les manifestants ont brandi des pancartes avec des messages tels que « Touche pas à la mémoire » et « Qui sauve une vie sauve l’humanité toute entière ». Ils ont exprimé leur solidarité en entonnant la Marseillaise et l’hymne israélien, la Hatikvah.
L’acte de profanation a été condamné avec fermeté par les autorités, avec Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris, exprimant son « effroi » et rappelant la tragédie similaire survenue au cimetière de Carpentras en 1990.
Pour Valérie Segal, petite-fille de déportés juifs, la présence des mains rouges sur le mur des Justes évoque une douleur profonde, affirmant que « ces mains rouges, c’est comme si on tuait mes grands-parents une deuxième fois ».
En réaction, le Mémorial de la Shoah a porté plainte contre cet acte de vandalisme, tandis que la maire de Paris, Anne Hidalgo, a signalé les autres lieux tagués à la procureure de Paris, qualifiant ces actes d' »injures publiques à caractère antisémite ». L’incident intervient dans un contexte de montée des actes contre les juifs en France, avec une augmentation de 300% selon le Premier ministre Gabriel Attal. Il a également eu lieu le jour anniversaire de la « Rafle du billet vert », rappelant ainsi les sombres heures de l’histoire de la Shoah.
Les réactions de condamnation ont afflué de divers horizons politiques, avec le président de la République dénonçant une « atteinte à la mémoire » et promettant une République « inflexible face à l’odieux antisémitisme ». La profanation a également suscité l’indignation du Grand rabbin de France, Haïm Korsia, et d’autres figures religieuses et politiques, mettant en lumière la nécessité de lutter définitivement contre l’antisémitisme sous toutes ses formes.