Un débat animé a opposé le Premier ministre Gabriel Attal et Jordan Bardella, président du Rassemblement National (RN), jeudi soir sur France 2. Pendant environ 1h20, les deux jeunes leaders politiques ont débattu en prime time, offrant un duel sans concession.
Le débat a été marqué par des échanges musclés et une absence totale de concessions.
Il ne suffit pas d’être jeune pour incarner un espoir
a assené Gabriel Attal, 35 ans, face à un Jordan Bardella, 28 ans, déterminé et offensif.
Ce face-à-face symbolise l’émergence d’une nouvelle génération de responsables politiques en France, avec d’un côté le plus jeune Premier ministre de l’histoire récente et de l’autre un leader d’opposition au charisme indéniable.
Les thèmes abordés ont révélé des lignes de fracture nettes entre les deux camps. Le marché unique, les droits de douane, les véhicules électriques, l’immigration et la défense ont été au cœur des discussions. L’un des moments les plus tendus du débat a porté sur les relations avec la Russie. Gabriel Attal a accusé le RN de maintenir un « contrat moral » avec la Russie malgré le remboursement de leur dette, une attaque que Jordan Bardella a jugée « sous la ceinture ».
Sur l’éternelle question de l’immigration, les divergences étaient attendues. Gabriel Attal a critiqué la représentation faite par le RN, affirmant qu’elle donnait l’impression que « derrière chaque étranger, chaque immigré, il y a un délinquant et un terroriste en puissance ». En réponse, Jordan Bardella a soutenu que la criminalité en France était liée à « l’incapacité de maîtriser nos flux migratoires ».
Les débats sur l’environnement ont également été vifs. Gabriel Attal a défendu l’interdiction des véhicules thermiques en 2035, une mesure que Jordan Bardella a qualifiée d’irréaliste. Le Premier ministre a rétorqué en accusant Bardella de vivre dans un monde où « le pétrole ne pollue pas ».
Le débat, retransmis également sur la chaîne YouTube d’actualité Hugodecrypte et celle de France Télévisions « C quoi l’info ? », visait à capter une audience plus jeune. La tenue de ce débat à deux a suscité des réactions indignées de la part des autres partis politiques. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, et Éric Ciotti, président des Républicains (LR), ont tous deux écrit à l’Arcom pour demander une égalité de traitement dans les médias audiovisuels.