Selon une enquête de Food Service Vision, les chaînes de restauration rapide battent tous les records en France. En 2023, leur chiffre d’affaires a dépassé les 15 milliards d’euros, témoignant d’une popularité grandissante. Cependant, cette hausse de consommation de fast-food s’accompagne de graves conséquences pour la santé publique mondiale. Il est responsable de 11 millions de morts chaque année.
À l’heure du déjeuner, il faut parfois jouer des coudes pour entrer dans une enseigne de burgers connue. Les raisons de cette affluence sont variées : certains cherchent à limiter les frais – « Là, pour cinq euros, on a deux sandwichs, une boisson et une frite » – tandis que d’autres ont besoin de manger rapidement – « J’ai rendez-vous, donc j’ai besoin de manger rapidement ». D’autres encore se font simplement plaisir – « Mon petit-fils aime bien cette enseigne et là, comme il vient chez moi, je lui ramène un petit truc ».
Le chiffre d’affaires de la restauration rapide en France a augmenté de 30% en quatre ans. L’inflation et la baisse du pouvoir d’achat ont certainement joué un rôle, mais cette croissance est également attribuable à une recherche constante d’innovation, selon François Blouin, fondateur de Food Service Vision :
La restauration rapide s’est beaucoup adaptée aux nouvelles attentes des consommateurs, en se développant sur l’ensemble du territoire, en ouvrant différents modes de commande : sur place, à emporter, le drive, la livraison. Elles se sont également développées parce qu’elles ont ouvert des nouveaux moments de consommation : le salé, le sucré, de la boisson.
Cette adaptation répond à un nouveau rapport aux pauses déjeuner. En moyenne, les Français prennent seulement 47 minutes pour se restaurer en semaine, soit presque 10 minutes de moins que l’année précédente.
Malgré son succès, le fast-food pose des risques significatifs pour la santé. Une alimentation excessive en gras et en sucre, typique des produits proposés par les fast-foods, est liée à des problèmes de santé graves tels que l’obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires et le déclin cognitif précoce. Une étude récente a mis en lumière les effets néfastes de la consommation de fast-food sur le développement cérébral.
Des chercheurs américains ont mené une étude sur des rats pour comprendre l’impact de la malbouffe sur le cerveau. Les résultats, rapportés par New Atlas, montrent qu’une consommation importante de « Junk food » à l’adolescence a des conséquences irréversibles sur la mémoire. Les rats nourris avec un régime riche en graisse et en sucre ont présenté de graves lacunes en mémoire épisodique, même après un retour à une alimentation équilibrée.
Ces résultats suggèrent que le même processus pourrait se produire chez les humains. Manger trop de fast-food entre 10 et 24 ans pourrait atténuer le développement cérébral de manière permanente. Les chercheurs prévoient de mener des études approfondies pour comprendre ces effets chez les humains et envisagent déjà des moyens de contrer ces impacts néfastes.
Le succès des chaînes de restauration rapide en France, bien que révélateur de leur capacité à s’adapter aux attentes des consommateurs, soulève des préoccupations majeures en matière de santé publique. Si le fast-food offre une solution rapide et économique pour les repas, ses conséquences à long terme sur la santé, en particulier sur le développement cérébral des jeunes, sont alarmantes.