À quelques jours des élections européennes, un sondage CSA réalisé pour nos confrères d’Europe 1, CNews et Le Journal du Dimanche révèle que 52% des Français estiment qu’Emmanuel Macron devrait dissoudre l’Assemblée nationale si la liste de la majorité présidentielle échoue. Cette opinion, largement partagée par diverses catégories de la population, souligne une demande croissante de renouvellement politique en cas de défaite électorale.
La question de dissoudre l’Assemblée nationale en cas de défaite de la majorité aux élections européennes divise les Français. Selon le sondage, 52% d’entre eux pensent qu’Emmanuel Macron doit prendre cette mesure drastique. En revanche, 47% s’y opposent fermement et 1% reste indécis. Cette division met en lumière un pays partagé quant à l’avenir politique en période de crise électorale.
L’étude montre des variations significatives selon les tranches d’âge. Si les jeunes adultes et les personnes d’âge moyen se montrent majoritairement favorables à une dissolution, les seniors y sont globalement opposés.
Le sondage met en évidence une divergence entre les catégories socio-professionnelles (CSP). Les CSP+ (cadres et professions intellectuelles supérieures) sont légèrement moins enclins à soutenir la dissolution, avec 46% de réponses favorables. En revanche, les CSP- (employés et ouvriers) sont nettement plus favorables, à 59%.
Les résultats varient considérablement en fonction des affiliations politiques, révélant des divergences internes même au sein des grands blocs idéologiques :
- Sympathisants de gauche : 51% en faveur de la dissolution, avec une forte approbation parmi les partisans de La France Insoumise (75%). En revanche, seuls 35% des électeurs du PS et 37% de ceux d’EELV soutiennent cette idée.
- Sympathisants de droite : 75% soutiennent la dissolution. Ce soutien varie, avec 53% des Républicains et 87% des électeurs du Rassemblement national en faveur.
- Electeurs de Renaissance : Seulement 16% approuvent une dissolution, reflétant une confiance plus forte en la stabilité de leur propre camp.
Cette demande de dissolution en cas de défaite aux européennes met le président de la République dans une position délicate. D’un côté, céder à cette pression pourrait être vu comme une reconnaissance d’un mandat contesté. De l’autre, ignorer cette demande pourrait renforcer les critiques sur un éventuel manque de réactivité face à l’insatisfaction populaire.
Le sondage a été réalisé en ligne les 4 et 5 juin, auprès d’un échantillon national représentatif de 1.011 personnes âgées de 18 ans et plus. La méthode des quotas a été utilisée pour garantir la représentativité des résultats, en prenant en compte les critères de sexe, d’âge et de profession, ainsi que la stratification par région et catégorie d’agglomération.