La dissolution surprise de l’Assemblée nationale par le Président Emmanuel Macron a entraîné l’arrêt soudain de l’examen de plusieurs travaux parlementaires, notamment celui concernant la fin de vie.
La promesse de campagne d’Emmanuel Macron visant à faire évoluer la loi actuelle sur la fin de vie, qui n’autorise ni le suicide assisté ni l’euthanasie, s’effondre.
Avec la dissolution de l’Assemblée nationale, tous les amendements votés deviennent caducs, obligeant les nouvelles discussions à repartir de zéro. Une perspective qui inquiète les associations de malades et de défense des droits des patients.
Sabrine Turgeman, directrice générale de l’Association pour la recherche sur la maladie de Charcot, exprime ses craintes :
Notre inquiétude, c’est d’avoir une Assemblée complètement opposée à cette idée de loi. Nous étions dans une discussion de termes et de modalités. On espère qu’il ne faudra pas tout recommencer. C’est une inquiétude forte.
Les patients atteints de la maladie de Charcot, une pathologie entraînant une paralysie générale et dont l’issue est fatale, espéraient particulièrement une évolution législative leur offrant la possibilité d’une aide à mourir.
Le projet de loi ne se contentait pas de légiférer sur l’aide à mourir. Il prévoyait également le déploiement d’unités de soins palliatifs dans toute la France, une mesure décisive alors qu’une vingtaine de départements en sont toujours dépourvus.
Claire Fourcade, présidente de l’Association française de soins palliatifs, regrette profondément cette interruption :
Nous espérons toujours un plan pour faciliter l’accès à ces soins. Mais pour exister, le projet de loi devra faire l’objet d’un nouveau dépôt par le prochain gouvernement.
Les associations redoutent que les futures élections législatives aboutissent à une majorité moins favorable à ces réformes. Le projet de loi sur la fin de vie, à peine né, semble déjà en péril. Le chemin vers une législation plus humaine et adaptée aux réalités des malades de Charcot et autres patients en fin de vie paraît désormais semé d’embûches. En attendant, les discussions devront reprendre à zéro, et l’incertitude reste grande quant à l’avenir de cette promesse présidentielle.