Le paysage politique français traverse une période de bouleversements inédits. Suite à un revers électoral massif pour la majorité présidentielle, Emmanuel Macron se retrouve face à une situation délicate et sans précédent. Une situation qui le précipite déjà dans l’abîme.
Le 9 juin 2024, les urnes ont livré un verdict sévère à Emmanuel Macron : le Rassemblement National (RN), mené par Jordan Bardella, a remporté une victoire écrasante, prenant la tête dans plus de 90% des communes françaises. Ce vote sanction massif a ébranlé les fondations du macronisme, laissant les partisans du président abasourdis.
À peine une heure après l’annonce des résultats, Emmanuel Macron a réagi avec une décision fracassante, annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale. Ce coup de théâtre plonge la France dans une incertitude politique profonde et ouvre la voie à des élections législatives anticipées prévues pour les 30 juin et 7 juillet prochains.
Depuis cette annonce, les tensions au sein de la majorité présidentielle ne cessent de croître. Les « barons » du macronisme tentent en vain de faire comprendre à leur chef de file que sa popularité est en chute libre et que sa présence sur le devant de la scène ne fait qu’aggraver la situation. Pourtant, Emmanuel Macron persiste, aveuglé par sa superbe, convaincu qu’il est encore la solution aux problèmes du pays, malgré les signes évidents du contraire.
Chaque intervention publique durant la campagne des européennes a semblé augmenter le rejet de la majorité présidentielle. Son apparition télévisée lors des commémorations du 6 juin dernier, alors que la France honorait ses vétérans de la Seconde Guerre mondiale, n’a fait qu’accentuer cette tendance.
Malgré ces revers, Emmanuel Macron ne change pas de cap. Borné dans sa bêtise, s’autoproclamant directeur de campagne pour les élections législatives anticipées, il prévoit de s’exprimer fréquemment, au grand dam des candidats de la majorité qui craignent pour leurs sièges. En réponse, certains ont demandé que les affiches de campagne mettent en avant le visage de Gabriel Attal, Premier ministre, plutôt que le sien, dans une tentative de « démacroniser » la campagne.
En toile de fond de cette stratégie se dessine un calcul politique détraqué. Emmanuel Macron semble prêt à permettre au Rassemblement National de gouverner, misant sur leur incapacité à gérer efficacement les réalités du pouvoir pour les disqualifier lors des élections présidentielles de 2027. Si cette stratégie, qualifiée de « bardellisation » du système par certains analystes, vise à confronter les populistes aux défis concrets de la gouvernance, le RN est bel et bien prêt pour gouverner, espérant ainsi fracturer un peu plus l’hypothétique popularité de l’actuel président de la République.
Aujourd’hui, le président de la République avance masqué, utilisant son célèbre « en même temps » pour justifier des positions parfois contradictoires, dans le but ultime de fracturer la droite et de redéfinir le paysage politique français. Son pari, nous le savons désormais est extrêmement risqué : en permettant au RN de prendre les rênes, il espère provoquer une « clarification » qui exposera finalement ses propres limites.
« Les masques tombent », a-t-il déclaré lors de sa conférence de presse. Cette phrase résonne comme un aveu que son propre masque est également en train de tomber, révélant une stratégie complexe, folle et controversée qui pourrait bien redéfinir l’avenir politique de la France. Une France qu’il perdra.