À l’approche des élections législatives des 30 juin et 7 juillet, la réforme des retraites, votée l’an dernier, devient un sujet brûlant de débat. Le Rassemblement National (RN) et le Nouveau Front Populaire (NFP) se distinguent par leurs propositions radicalement opposées sur l’avenir de cette réforme du second quinquennat d’Emmanuel Macron.
Le député sortant du RN, Jean-Philippe Tanguy, a affirmé sur BFMTV que la réforme, qui porte l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, « sera abrogée à l’automne » en cas de victoire de son parti. Il a expliqué que cette abrogation interviendrait après une consultation avec les partenaires sociaux et économiques pour éviter de « mettre la pagaille » pendant les Jeux Olympiques de Paris 2024.
Cette annonce clarifie la position du RN après les propos de Jordan Bardella, chef de file du parti, qui avait considéré la réforme des retraites comme un sujet « important » mais pas « prioritaire ». Jean-Philippe Tanguy a détaillé la proposition de Marine Le Pen : les personnes ayant commencé à travailler avant 20 ans pourraient partir à la retraite avant 60 ans sous certaines conditions, tandis que ceux ayant débuté après 20 ans pourraient partir entre 60 et 62 ans selon leurs annuités. En l’absence de cotisations suffisantes, l’âge de départ resterait à 65 ans, pour un coût estimé de 9 milliards d’euros.
En revanche, le Nouveau Front Populaire (NFP), regroupant les forces de gauche, promet une abrogation dès l’été. Éric Coquerel, député sortant de La France Insoumise (LFI), a argumenté sur la même chaîne que « plus on va vite, plus c’est facile, parce qu’elle a à peine commencé à être appliquée ». Il a chiffré le coût du retour à un âge légal de 62 ans à environ 20 milliards d’euros en 2032, finançable par une augmentation des cotisations sociales. Un retour à 60 ans coûterait environ 50 milliards d’euros, et se ferait progressivement, « aussitôt que les conditions macroéconomiques le permettront ».
Les électeurs devront trancher sur cette question décisive lors des prochaines législatives, qui détermineront le futur cadre des retraites en France.