À moins d’une semaine du premier tour des élections législatives anticipées, le président Emmanuel Macron redouble d’efforts pour maintenir le contrôle politique et avertir les électeurs des dangers. Après avoir publié une lettre presque pathétique aux Français dans la presse régionale, le chef de l’État a de nouveau pris la parole dans une interview, exprimant son inquiétude face à une possible victoire des extrêmes, qui pourrait, selon lui, mener à « la guerre civile »…
Loin de se contenter d’une campagne traditionnelle, Emmanuel Macron se mêle de tout et semble adopter une stratégie de la peur après celle du chaos. Son énième discours alarmiste vise à dissuader les électeurs de se tourner vers les partis extrémistes. Mais cette menace de guerre civile est contestable.
Du côté des services de renseignement, le terme de « guerre civile » n’est pas employé. Les experts estiment que le risque principal réside dans la violence sur la voie publique, potentiellement provoquée par des groupuscules très politisés d’ultragauche.
Ces groupes pourraient, en fonction des résultats électoraux, casser dans la rue ou viser des symboles de l’État. Le risque terroriste islamiste demeure également une menace sérieuse, particulièrement à l’approche des Jeux Olympiques de 2024.
Pour prévenir tout débordement, un renforcement du dispositif policier autour des élections est prévu. Plusieurs réunions ont lieu ce mercredi à Beauvau pour évaluer la capacité des forces de l’ordre à gérer des manifestations éventuelles, surtout à quelques semaines des JO.
Actuellement, de nombreuses unités de forces mobiles restent déployées en Nouvelle-Calédonie, incluant une trentaine d’escadrons de gendarmes mobiles et les trois quarts des effectifs de la CRS 8, spécialistes des violences urbaines. Une source policière indique qu’il n’est pas prévu de les rapatrier, étant donné la situation encore tendue sur place.
Dans une stratégie clairement orientée vers la dramatisation des enjeux électoraux, Emmanuel Macron n’hésite pas à s’attaquer frontalement à ses principaux adversaires. Malgré les conseils de son entourage politique qui prône la discrétion, Emmanuel Macron reste impliqué dans la campagne, rejetant toute responsabilité d’un éventuel échec sur les Français :
Ce sera la faute de personne, le soir du deuxième tour. Ce sera la responsabilité des Français. Et moi, c’est pas un pari, c’est une confiance
déclare-t-il avec conviction.
Pourtant, il n’est pas certain que ces déclarations suffisent à apaiser la colère de nombreux électeurs, ni celle des députés de sa majorité, dont beaucoup craignent de perdre leur siège aux prochaines législatives. À qui la faute ?