À l’issue du premier tour des élections législatives qui se tiendra ce dimanche 30 juin, plusieurs scénarios sont envisageables pour déterminer les candidats qui se qualifieront pour le second tour dans chacune des 577 circonscriptions françaises. Quotidien Libre fait le point sur les règles de ce scrutin, qui diffèrent notablement de celles de l’élection présidentielle ou des européennes.
Contrairement aux élections présidentielles ou européennes, les législatives françaises reposent sur un scrutin uninominal majoritaire à deux tours. En termes simples, chaque circonscription doit élire un député, mais les chemins pour y parvenir sont multiples et parfois tortueux.
Pour remporter la victoire dès le premier tour, un candidat doit décrocher plus de 50 % des suffrages exprimés tout en représentant au moins 25 % des électeurs inscrits. Un exploit rare, réalisé en 2017 par seulement quatre députés. En 2022, cette prouesse a été réitérée par des figures de La France Insoumise comme Alexis Corbière et Danièle Obono, ainsi que par Yannick Favennec de la majorité présidentielle.
Si aucun candidat n’atteint la barre des 50 % au premier tour, l’élection se joue alors sur un second tour. Pour y accéder, il faut franchir le seuil de 12,5 % des électeurs inscrits. Dans les cas où seul un candidat atteint ce seuil, le suivant avec le plus de voix se qualifie également. Si aucun ne passe cette marque, les deux candidats avec le plus de suffrages avancent au second tour.
Le véritable suspense réside dans les possibles triangulaires (trois candidats) ou quadrangulaires (quatre candidats) qui peuvent se profiler au second tour. Ces configurations se matérialisent lorsque trois ou quatre candidats franchissent le seuil de 12,5 % des électeurs inscrits. Bien que rares, ces scénarios ajoutent une dose de complexité et de stratégie électorale. En 2017, une seule triangulaire a eu lieu, tandis qu’en 2022, huit triangulaires ont été observées.
Un taux de participation élevé peut amplifier la probabilité de ces triangulaires. Les sondages anticipent une participation de 64 % ce dimanche, rappelant l’année 1997 où un taux de 68 % avait entraîné 79 triangulaires. Une forte participation pourrait donc bouleverser les pronostics et redistribuer les cartes de façon inattendue.
Les électeurs, en exerçant leur droit de vote, dessinent les contours de la future Assemblée nationale. Allons-nous vraiment vers un second tour, prévu le 7 juillet ?