Le Rassemblement National (RN) pourrait obtenir la majorité absolue. Cette éventualité met en ébullition les cercles du pouvoir et déclenche une série de manœuvres stratégiques d’Emmanuel Macron, bien décidé à ne pas laisser le contrôle lui échapper. Pourtant.
Le succès du RN, dirigé par Jordan Bardella, au premier tour des élections législatives, a été un choc pour la majorité présidentielle et ses alliés. Le RN, autrefois relégué aux marges de la politique française, semble maintenant à portée de gouverner. Cette perspective a semé la panique à l’Élysée, où Emmanuel Macron et son équipe cherchent des moyens pour contrer cette montée en puissance.
Selon des informations de nos confrères du Journal du Dimanche, Emmanuel Macron aurait mis en place un plan audacieux pour réorganiser les préfectures du pays. Les préfets, nommés par le président de la République sur proposition du Premier ministre et du ministre de l’Intérieur, sont des acteurs clés dans l’administration territoriale française. En anticipant la possible arrivée d’un ministre RN à l’Intérieur, le président de la République compte placer des hommes de confiance dans ces postes stratégiques.
Cette entourloupe inclut non seulement de nouvelles nominations, mais aussi la promotion de hauts fonctionnaires déjà en place, consolidant ainsi une loyauté institutionnelle envers l’actuel président. Ces préfets, représentant le Premier ministre et le gouvernement sur le terrain, deviendraient des relais essentiels pour maintenir une forme de contrôle sur l’administration locale, même sous une majorité RN.
La sécurité étant un cheval de bataille du Rassemblement National, Emmanuel Macron envisage également de changer les têtes des principales forces de sécurité du pays. La nomination de nouveaux directeurs à la tête de la gendarmerie nationale (DGGN) et de la police nationale (DGPN) est à l’étude. Ces postes sensibles sont cruciaux, car ils influencent directement les politiques de sécurité intérieure. Emmanuel Macron espère ainsi maintenir une continuité dans la gestion de l’ordre public, tout en contrant les aspirations sécuritaires du RN.
Cependant, cette stratégie n’est pas sans risques. Un ministre anonyme a mis en garde :
Cette stratégie de contournement du vote des Français créera une haine décuplée.
Les électeurs, se sentant trahis par une élite qui semble manipuler les rouages du pouvoir pour contourner leur choix démocratique, pourraient radicaliser leur position.
De plus, l’idée d’une coalition large, allant des Républicains (LR) aux communistes, semble utopique pour certains observateurs. Le chef de l’Etat, malgré sa volonté de rassembler, se heurte à une défiance croissante : «
Il ne perçoit pas le niveau de détestation dans le pays contre sa personne
déplore un autre ministre. Cette critique souligne un décalage singulièrement inquiétant entre le président de la République et les Français.
La prédiction de certains ministres, convaincus que le RN obtiendra la majorité absolue, ouvre un chapitre incertain pour la France. Si cette majorité se concrétise, le paysage politique français sera profondément transformé. Un ministre est même allé jusqu’à dire qu’aucun représentant du camp présidentiel ne sera en mesure de se présenter en 2027, marquant ainsi la fin possible de l’ère Macron.