La récente recomposition de l’Assemblée nationale suscite un large mécontentement parmi les Français, révélant des fractures profondes dans le paysage politique national. Selon un sondage Elabe pour BFMTV publié mercredi, sept Français sur dix se déclarent « pas satisfaits » de la nouvelle composition parlementaire.
Cette enquête, réalisée sur internet les 9 et 10 juillet auprès de 1.002 personnes, montre une population perplexe et divisée quant à l’avenir politique du pays.
Le 12 juin, l’annonce des élections législatives anticipées semblait pourtant prometteuse : 58% des Français voyaient cette décision du chef de l’État comme une initiative positive. L’espoir d’un renouveau était palpable, mais les résultats du scrutin ont révélé une Assemblée nationale fragmentée en trois blocs majeurs : l’alliance de gauche, la macronie, et l’extrême droite. Cette fragmentation alimente désormais la perception que le pays est « pas gouvernable » pour 74% des personnes interrogées.
Le Nouveau Front populaire (NFP), avec ses 190 députés, est perçu comme le grand gagnant par 35% des Français. Ce groupe, issu de la coalition de divers partis de gauche – La France Insoumise seulement 75 sièges – marque une avancée significative dans l’hémicycle. Le Rassemblement national (RN) et ses alliés suivent de près avec pas moins de 143 députés, étant désignés par 30% des sondés comme ayant renforcé leur position malgré une troisième place. Le RN a en effet réussi à augmenter son nombre de parlementaires de manière significative, ce qui montre un soutien croissant parmi l’électorat.
La macronie, en revanche, se trouve en difficulté. Avec 160 députés, elle est vue comme la grande perdante par une majorité de Français. Seulement 5% des sondés la considèrent comme sortie renforcée du scrutin, tandis que 28% estiment qu’aucun camp n’a véritablement triomphé. Cette perception reflète le défi croissant pour Emmanuel Macron et son gouvernement, qui doivent naviguer dans un paysage politique douteux de plus en plus polarisé et fragmenté.
Face à cette nouvelle configuration parlementaire, les Français expriment des préférences diverses quant aux coalitions potentielles. Une coalition entre la macronie et LR, sans les partis de gauche, arrive en position confortable avec 34% de soutien. Cette option serait une alliance peut-être classique de centre-droit, potentiellement plus stable mais aussi plus conservatrice. Un gouvernement exclusivement composé de personnalités de gauche, incluant les insoumis, recueille également un soutien notable avec 30%.
D’autres combinaisons moins conventionnelles sont également envisagées par les Français, notamment une coalition entre la macronie et l’ensemble du NFP, mais sans LR.
La question du leadership exécutif est également cruciale. Un Français sur deux estime que si le NFP parvient à s’accorder sur une personnalité pour le poste de Premier ministre, Emmanuel Macron devrait lui confier la formation du gouvernement. Parmi les candidats potentiels, Gabriel Attal, le Premier ministre sortant, reste en tête avec 38% d’approbation, en hausse de 3 points depuis le 27 juin. Jordan Bardella suit avec 35%. D’autres figures émergent, comme Raphaël Glucksmann (31%, +6 points) et François Ruffin (26%, +7 points), indiquant une diversité d’opinions sur le leadership nécessaire.
Le chemin vers la stabilité semble semé d’embûches, mais il est bien trop tard pour se plaindre. Les Français doivent désormais assumer leur choix. Était-il le bon ?