Les élections législatives de 2024 ont redistribué les cartes sur l’échiquier politique français de manière spectaculaire. Si le Rassemblement National (RN) de Marine Le Pen n’a pas réussi à devenir le premier groupe à l’Assemblée Nationale, il a néanmoins renforcé sa position de manière significative, ouvrant la voie à des ambitions encore plus grandes pour la présidentielle de 2027.
Avec 125 députés représentés, contre seulement 89 dans la législature précédente, le RN a réalisé une percée historique. Ce succès est le résultat d’une stratégie visant à éliminer les éléments perturbateurs au sein du parti, permettant ainsi de présenter une image plus unie et cohérente. Marine Le Pen, loin de se lamenter sur l’absence de majorité, préfère saluer « une progression incroyable », affirmant que cette dynamique rend « une victoire à court terme inévitable », avec en ligne de mire la présidentielle de 2027.
Le contexte politique français sort très fragmenté de ces législatives. Aucun parti n’a obtenu la majorité absolue, créant une situation de paralysie à l’Assemblée nationale. Selon les analystes, ce chaos devrait profiter au RN. En effet, Marine Le Pen pourrait se positionner comme une alternative crédible face à une classe politique traditionnelle de plus en plus discréditée.
Les premiers sondages pour la présidentielle de 2027 sont déjà encourageants pour Marine Le Pen. Selon une enquête Harris Interactive, elle est en tête des intentions de vote. Ce soutien est sans doute amplifié par les résultats des législatives, consolidant ainsi la position du RN.
Pour que le RN transforme ses succès récents en une victoire en 2027, plusieurs conditions doivent être remplies. Marine Le Pen devra renforcer son parti en tant que principale force d’opposition face à un gouvernement de plus en plus impopulaire. La stratégie de dédiabolisation devra se poursuivre pour attirer un électorat plus large. Avec un groupe parlementaire renforcé, le RN a l’opportunité de normaliser son image en participant activement et de manière constructive aux travaux législatifs.
Un enjeu majeur pour le RN sera la question de la succession de Marine Le Pen. Après trois échecs à la présidentielle, la question de son retrait se pose. Jordan Bardella, qui a brillé aux élections européennes, et Sébastien Chenu, reconnu pour son habileté à l’Assemblée nationale, sont pressentis comme successeurs potentiels. Le RN devra naviguer cette transition sans se diviser.
À trois ans de la présidentielle de 2027, le RN n’a jamais été aussi proche du pouvoir.