Le Centre Pompidou a dévoilé mercredi « Le surréalisme. L’exposition du centenaire », une célébration foisonnante de 100 ans de créativité et de vision artistique. Jusqu’au 13 janvier 2025, le musée parisien rassemble 500 œuvres majeures de figures emblématiques telles que Salvador Dali, René Magritte, Max Ernst, et Dora Maar, explorant un mouvement qui a transformé l’art du XXe siècle.
Occupant une superficie de 2 200 mètres carrés, l’exposition offre aux visiteurs un voyage unique à travers les méandres du surréalisme, né en 1924 sous l’impulsion du poète André Breton et rapidement devenu un phénomène mondial. « Le surréalisme est un appel à la libération de l’esprit. Il faut libérer la pensée humaine de l’emprise de la raison », déclare Didier Ottinger, directeur adjoint chargé de la programmation culturelle au Musée national d’Art moderne.
La scénographie de l’exposition, inspirée des illusions d’optique et de l’esthétique des fêtes foraines, plonge les visiteurs dans un labyrinthe visuel et conceptuel. Au cœur du parcours, une immense pièce circulaire expose le manuscrit original du « Manifeste du surréalisme » d’André Breton, accompagné d’une projection audiovisuelle immersive qui éclaire la genèse et la philosophie de ce mouvement révolutionnaire. Didier Ottinger explique : « Nous avons opté pour un schéma d’exposition qui ressemble à un labyrinthe, ou même à un palais des glaces. Il y a plusieurs références à la fête foraine, au train fantôme, à ce à quoi ressemblaient traditionnellement les expositions surréalistes. »
L’exposition réunit des pièces majeures provenant de musées et de collections privées du monde entier. Parmi les œuvres phares, on retrouve « Le Grand Masturbateur » de Salvador Dali, « Les Valeurs personnelles » et « L’Empire des lumières » de René Magritte, « Le Cerveau de l’enfant » de Giorgio de Chirico, « La Grande Forêt » de Max Ernst, et « Chien aboyant à la lune » de Joan Miró. Cette riche collection illustre l’ampleur et la diversité du mouvement surréaliste, qui a inspiré des artistes de toutes nationalités et transcende encore aujourd’hui les frontières de l’art.
L’exposition met également à l’honneur les femmes surréalistes, souvent reléguées au second plan dans l’histoire de l’art. Artistes comme la Mexicaine Remedios Varo, la Britannique Ithell Colquhoun, la Franco-Tchèque Toyen, la Française Dora Maar, et l’Américaine Dorothea Tanning occupent une place centrale dans le parcours, illustrant leur rôle crucial dans le développement et la diffusion du surréalisme à l’international. Marie Sarré, co-commissaire de l’exposition, souligne : « Encore minoritaires dans les années 20, à la fondation du mouvement, elles sont apparues très rapidement essentielles et y ont trouvé un terrain d’émancipation. Leur implication va aller crescendo. »
Déjà présentée sous une forme plus réduite à Bruxelles jusqu’en juillet dernier, l’exposition voyagera ensuite à Madrid, Hambourg, et Philadelphie d’ici 2026, confirmant la portée mondiale et intemporelle du surréalisme. La dissolution officielle du mouvement en 1969 n’a pas mis un terme à son influence, qui se manifeste encore dans les biennales d’art contemporain, le cinéma, la mode, ou même la bande dessinée.
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