La rentrée théâtrale parisienne s’annonce savoureuse avec l’arrivée de « Check-Up » au Théâtre Antoine, une comédie signée Sébastien Thiery qui promet de décoiffer les spectateurs. Jusqu’au 27 octobre 2024, les amateurs de théâtre auront l’occasion de découvrir cette nouvelle création « absurde », portée par une mise en scène minutieuse de Jean-Louis Benoit et un casting de haut vol.
Dans un univers où l’absurde flirte avec la réalité, Jean-Marc, un sexagénaire en pleine forme, incarné par Bernard Campan, se retrouve convoqué à l’hôpital par erreur. Quiproquos et malentendus s’enchaînent à un rythme effréné, et notre héros doit affronter des batteries d’examens inutiles et des tests sans fin pour prouver… qu’il n’a rien ! Face à une médecine déshumanisée, piégée dans des procédures bureaucratiques sans sens, la situation devient rapidement cauchemardesque. Une toile de fond particulièrement efficace pour explorer les incohérences de notre époque.
Avec un sens du dialogue affûté, Sébastien Thiery, qui avait déjà conquis le public avec « Vidéo Club », explore à nouveau le registre du burlesque. La mécanique bien huilée de ses scènes embarque dans un tourbillon comique où l’humour pince-sans-rire et les situations cocasses se succèdent sans répit.
Bernard Campan, avec sa justesse de jeu, livre une performance affutée. Il incarne ce personnage pris au piège avec un mélange de résignation et d’incrédulité qui fait mouche. À ses côtés, on retrouve Valérie Keruzoré, Manuel Le Lièvre, Florence Muller, et Emil Abossolo Mbo, chacun apportant sa dose de folie douce à ce ballet médical surréaliste.
L’espace scénique, aménagé comme un univers hospitalier glaçant mais comique, devient un terrain de jeu pour les acteurs, où chaque geste et chaque réplique sont parfaitement millimétrés.
En toile de fond, « Check-Up » interroge notre rapport à la médecine, au progrès technologique, mais aussi à la perte de contrôle face à des systèmes que nous ne comprenons pas ou plus. Sous le couvert de la comédie, le texte de Sébastien Thiery pose des questions profondes, jouant sur la frontière entre la réalité et la folie. Cette réflexion, savamment enrobée d’humour, fait toute la force de la pièce. À ne pas manquer !
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