Le président Emmanuel Macron fait face à une tempête de critiques sur divers fronts, mais ce ne sont plus seulement ses choix politiques ou économiques qui sont sous le feu des projecteurs, c’est son comportement personnel. Ses gestes, ses paroles et même son état de santé inquiètent et interrogent.
L’absence de bulletins de santé d’Emmanuel Macron réveille un débat sur la transparence. Des observateurs ont déposé une requête en empêchement du chef de l’État devant le Conseil constitutionnel, qui s’est déclaré incompétent. Ce débat n’est pas anodin. La santé d’un président, bien qu’intime, devient une affaire d’État lorsque le doute plane sur sa capacité à gouverner. Emmanuel Macron lui-même a confié avoir traversé une « dépression importante », une révélation qui aurait dû alerter sur la nécessité de bilans médicaux plus transparents.
Mais c’est surtout son comportement tactile et familier, exposé lors de moments télévisés, qui suscite malaise et critiques. Qui ne se souvient pas de cette scène à la Coupe du monde, où le président de la République a enlacé Kylian Mbappé visiblement abattu après la défaite ? Cet acte, probablement bien intentionné, a été interprété par certains comme une intrusion dans l’espace personnel du joueur, un geste déplacé d’une figure de pouvoir qui en fait parfois « trop ».
Plus récemment, lors d’une cérémonie de remise de médailles aux athlètes français, c’est le judoka Teddy Riner qui a fait les frais de ce type de geste. En direct à la télévision, Emmanuel Macron s’est permis de reboutonner la chemise du géant du judo et de réajuster sa cravate. Le colosse, mesurant plus de deux mètres, a laissé faire, figé sous les regards des caméras. La scène a duré quinze longues secondes, un moment gênant pour certains spectateurs, qui y ont vu un déséquilibre presque inconfortable. Teddy Riner, impuissant face à cette invasion de son espace personnel, semblait figé dans une situation où il ne pouvait ni répondre ni se dégager.
Et que dire de ce chant, « Qui ne saute pas n’est pas… », lancé joyeusement par le président devant des athlètes paralympiques en fauteuil ? Cette maladresse, bien que sans doute involontaire, a exacerbé les critiques sur la déconnexion croissante entre Emmanuel Macron et la bienséance nécessaire à sa fonction. Ce genre de moment, a priori anodin, devient un symbole d’une présidence qui, selon ses détracteurs, manque de sensibilité et de discernement.
Au-delà des gestes, les critiques vont plus loin. Le président semble avoir le besoin constant d’être au centre de l’attention, de toucher, d’entrer en contact physique avec ceux qu’il rencontre. Certains analystes et psychologues pointent une possible reproduction de schémas relationnels antérieurs. La différence d’âge entre Emmanuel et Brigitte Macron, souvent soulignée par les journaux, revient dans les conversations. L’influence que cette relation aurait eue sur la personnalité du président est fréquemment soulevée. Emmanuel Macron, adolescent de 14 ans à l’époque de leur rencontre, a peut-être intériorisé une dynamique de pouvoir qui refait surface dans ses interactions publiques.
J'avais loupé cette séquence, Macron qui décide de refaire le nœud de cravate de Teddy Riner !
— Charlies Ingalls Le Vrai 🤠🐑🐄🐔🐎🤓 (@CharliesIngalls) September 15, 2024
Quand le ridicule n'a plus de limite !pic.twitter.com/SEGkezUDC0
Une autre question se pose : Emmanuel Macron, en touchant ainsi ses interlocuteurs, tente-t-il de compenser une solitude ou une distance inhérente à sa fonction ? Le pouvoir est une position où l’isolement est inévitable. S’entourer, se connecter physiquement aux autres, pourrait être une manière inconsciente de combler ce fossé. Toutefois, pour beaucoup, cette familiarité dépasse les limites de la fonction présidentielle.
Ce qui pourrait être pardonné à un citoyen lambda ne l’est pas pour un président de la République. Les gestes ont un poids symbolique, et chaque mouvement est scruté. La place de chef d’État impose une distance nécessaire pour représenter dignement la fonction et éviter les malentendus. C’est ce qui semble aujourd’hui échapper à Emmanuel Macron.
Le malaise est tel qu’une pétition a été lancée en ligne, réclamant la fin des « papouilles présidentielles ». Cette initiative, bien que partiellement satirique, témoigne d’un ras-le-bol croissant. Si l’on peut débattre du ton ou de la légitimité d’une telle démarche, elle est le reflet d’un véritable questionnement sur la manière dont Emmanuel Macron occupe l’espace public.
Au fond, ces controverses soulignent une tendance plus large dans la présidence Macron : une confusion entre l’individu et l’institution. Être président de la République, c’est incarner une fonction avant tout, et il semble que le chef de l’Etat ait parfois du mal à se départir de sa personnalité pour endosser ce rôle plus grand que lui. Sa volonté de « faire peuple », d’être proche des Français, est légitime mais a ses limites. Elle ne peut en aucun cas justifier l’effacement des barrières entre public et privé, entre intimité et représentation officielle.