Plus de trois semaines après sa nomination, Michel Barnier, nouveau Premier ministre, se prépare à un moment clé de son mandat. Le 1er octobre prochain, à 15 heures, il prendra la parole à la tribune de l’Assemblée nationale pour prononcer sa déclaration de politique générale.
Le 1er octobre prochain, Michel Barnier présentera aux députés les grandes lignes de son programme de gouvernement. Il s’agira de détailler les principales réformes et orientations qu’il entend suivre pour la France. Cependant, l’enjeu ne réside pas uniquement dans le contenu de son discours, mais également dans la manière dont il compte obtenir le soutien de l’Assemblée.
La Constitution permet au Premier ministre d’engager la responsabilité de son gouvernement sur cette déclaration, comme le stipule l’article 49. Cela signifie qu’en cas de vote « contre », Michel Barnier devrait présenter la démission de son gouvernement. Un pari risqué, surtout si le Premier ministre ne dispose pas d’une majorité absolue à l’Assemblée.
Si Michel Barnier choisit de ne pas engager la responsabilité de son gouvernement, les oppositions, quant à elles, ne manqueront pas de le défier. Dès avant la formation de son gouvernement, le Nouveau Front Populaire (NFP), coalition des partis de gauche menée par le Parti socialiste, avait annoncé son intention de déposer une motion de censure à l’issue de cette déclaration. Si cette motion venait à être adoptée, réunissant les 289 voix nécessaires, elle provoquerait la chute du gouvernement.
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— Michel Barnier (@MichelBarnier) September 21, 2024
L’exercice de la déclaration de politique générale, bien qu’ancré dans la tradition, a vu ses enjeux évoluer sous les mandats récents. Le prédécesseur de Michel Barnier, Jean Castex, avait engagé la confiance de son gouvernement lors de cet exercice en 2020. Toutefois, Gabriel Attal, en janvier dernier, avait décidé de ne pas s’y soumettre.
Cette décision montre à quel point l’utilisation de cet outil constitutionnel peut se révéler stratégique. Si la majorité parlementaire de Michel Barnier reste incertaine, son discours pourrait bien conditionner les mois, voire les années, à venir de son gouvernement.
Quoi qu’il en soit, le Premier ministre devra faire preuve d’une grande habileté politique dans son discours, pour à la fois rassurer ses soutiens et apaiser une opposition qui se tient prête à frapper. Tous les regards seront tournés vers l’Assemblée nationale mardi, où se jouera peut-être un tournant décisif pour le nouvel exécutif.