La Fashion Week parisienne s’est terminée en apothéose avec le défilé Louis Vuitton. Sous un ciel enfin dégagé après une semaine capricieuse, Nicolas Ghesquière, maître d’orchestre du style féminin de la maison française depuis une décennie, a offert un spectacle à l’image de sa vision : entre rêve et audace, où chaque extrême trouve son écho.
La cour du Louvre, lieu fétiche de Louis Vuitton, a accueilli une foule d’invités prestigieux. Parmi eux, les actrices Cate Blanchett, Alicia Vikander et Zendaya, ambassadrices glamour de la maison, étaient les stars du front row. Sur scène, une panoplie de malles Vuitton symbolise l’âme nomade et intemporelle de la maison, annonçant une collection où tradition et innovation s’embrassent.
Nicolas Ghesquière ne cherche plus à simplement surprendre. Il souhaite intriguer, déranger presque. En conjuguant des éléments à priori antagonistes, il révèle une beauté inattendue. D’un côté, une veste peplum en cuir rigide qui sculpte le corps avec une précision presque martiale ; de l’autre, une jupe longue, évanescente, portée par le vent. L’effet est saisissant, à la fois brutal et poétique. Le contraste est ici un art, une réflexion sur le corps et son rapport aux vêtements.
Les silhouettes oscillent entre des volumes amples et des tailles marquées, des jupes frôlant le sol et des shorts quasi invisibles. Tout semble vouloir dire « et pourquoi pas ? ». Chaque look défie les attentes, comme cette robe portée sur un pantacourt, qui rejette les conventions d’une féminité figée pour embrasser un nouveau langage stylistique.
Mais la véritable star de ce défilé, c’est l’accessoire. Colliers sautoirs en accumulation, cravates audacieuses, chaussures oversize, rien n’est laissé au hasard. Chaque détail renforce l’idée que chez Louis Vuitton, l’accessoire n’est plus secondaire, il est le pivot de style. La cravate, pièce masculine par excellence, se glisse ici sur des silhouettes féminines, introduisant une notion de flou entre les genres qui a toujours fasciné Ghesquière.
Quant aux sacs, ils rappellent les racines de la maison tout en jouant la carte de l’ultra-modernité. Les malles Louis Vuitton, détournées en décors, rappellent l’héritage du voyage, mais les modèles portés cette saison, eux, semblent être venus du futur, oscillant entre artisanat et technologie.
Avec ce défilé, Nicolas Ghesquière prouve qu’il est non seulement un créateur, mais un visionnaire. Il ne propose pas de simples tendances à consommer, il invite à la réflexion. Son travail sur l’asymétrie, les motifs accumulés et les matières contraste avec l’idée d’une mode éphémère. Il sculpte une vision durable, où chaque pièce est pensée pour durer au-delà des saisons.
Ce défilé printemps-été 2025 est un témoignage vibrant de cette mode qui refuse la facilité. C’est un moment où l’audace ne se réduit pas à une simple provocation visuelle, mais devient un manifeste d’allure et de style. Dans un monde où l’immédiateté prime, Nicolas Ghesquière propose de ralentir, d’observer, et de s’émerveiller devant la complexité de la création.
En fermant cette Fashion Week, Louis Vuitton ouvre un chapitre inédit de son histoire. En misant sur l’excès, le mélange des genres, et l’audace des contrastes, Nicolas Ghesquière repousse encore plus loin les limites de ce que la mode peut être. C’est une déclaration forte et indéniable. Le futur de Louis Vuitton sera complexe, fascinant, et à jamais synonyme d’extrêmes. Le célèbre malletier offre une réponse sans ambiguïté : l’aventure ne fait que commencer !
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