Pascal Rambert revient sur la scène parisienne avec Clôture de l’amour, une œuvre magistrale et crue qui explore la dissection implacable des sentiments. Écrite sur mesure pour les acteurs Stanislas Nordey et Audrey Bonnet, cette pièce a déjà marqué l’histoire du théâtre contemporain en recevant, entre autres, le Prix du théâtre public en 2013 et le Grand Prix de littérature dramatique du Centre national du Théâtre.
Au Théâtre de l’Atelier à Paris, le concept de Clôture de l’amour est simple mais puissant. Un homme et une femme, Stan et Audrey, se retrouvent dans une salle de répétition où les néons éclairent sans pitié leurs derniers mots d’amour. Face à face, ces deux artistes ne s’accordent aucun répit et se lancent des mots coupants comme des lames. Dans un huis clos oppressant, le public assiste à la fin d’un amour autrefois idéalisé, une séparation où chaque parole devient projectile. La salle se mue en une arène intime où l’échec devient visible et tangible, transformant les lieux en un champ de ruines émotionnel.
La pièce est divisée en deux monologues où chacun exprime sa propre version de la vérité, sans filtre, ni ponctuation, ni apaisement. Pascal Rambert fait parler les corps aussi bien que les mots. Les interprètes, dont les personnages portent leurs propres prénoms, livrent une performance bouleversante où les émotions se font palpables, où la colère se mue en danse invisible et le chagrin en combat intérieur.
Stanislas Nordey incarne un homme dont les mots sont durs, tranchants, presque guerriers ; Audrey Bonnet, quant à elle, reste droite, portant une violence plus calme, sourde mais non moins dévastatrice. Dans ce ballet verbal sans merci, la pièce interroge les spectateurs sur la résilience, la cruauté des sentiments, et la manière dont chaque être porte en lui un pouvoir de destruction propre.
Pascal Rambert signe ici une œuvre où la parole n’est pas seulement un moyen d’expression, mais une arme de destruction. Avec Clôture de l’amour, il invite à un spectacle où le langage et les corps se fondent dans une danse de désintégration et de vérité.
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